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Au Liberia, près de 14 ans de guerre civile et 250 000 morts

Au Liberia, près de 14 ans de guerre civile et 250 000 morts
Des soldats du gouvernement patrouillent dans les rues de Monrovia devant le centre d'entraînement Barclay, le 6 juin 1990   -  
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Alistair Sinclair/AP

Libéria

La guerre civile au Liberia, avec 250 000 morts entre 1989 et 2003, a été l'un des conflits les plus atroces du continent africain, avec massacres, mutilations, viols, actes de cannibalisme et recrutement forcé d'enfants soldats.

Aucun procès ne s'est à ce jour tenu au Liberia sur les exactions commises dans ce pays, mais plusieurs ont eu lieu à l'étranger.

En Suisse, un ex-commandant rebelle libérien, Alieu Kosiah, condamné en première instance en 2021 à 20 ans de prison pour crimes de guerre, a vu sa sentence confirmée en appel.

Presque 14 ans de guerre civile

En décembre 1989, le Front national patriotique du Liberia (NPFL) du chef rebelle Charles Taylor déclenche une guerre civile pour renverser le président Samuel Doe, qui avait installé un régime fonctionnant par la terreur, la corruption et alimentant les haines ethniques.

Charles Taylor s'empare rapidement de la quasi-totalité du territoire. En 1990, une force ouest-africaine empêche la prise de la capitale Monrovia. En 1997, après un accord de paix, Charles Taylor est élu président du Liberia.

En 1999, une nouvelle rébellion des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (Lurd) éclate au Nord, puis progresse vers Monrovia, soutenue par plusieurs pays voisins. La guerre s'achève par trois mois de siège de la capitale (juin-août 2003). Charles Taylor est contraint de quitter le pouvoir le 11 août 2003.

Un "accord général de paix" est signé, après plus de 13 ans de guerre civile quasi ininterrompue qui ont fait 250 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Pas de procès au Liberia

Jusqu'à présent, personne n'a été poursuivi au Liberia pour les crimes commis pendant la guerre civile. De nombreuses personnalités impliquées dans le conflit occupent toujours des postes économiques et politiques importants.

Les recommandations de la Commission vérité et réconciliation (TRC) en 2009 sont largement restées lettre morte, notamment au nom du maintien de la paix, certains des chefs de guerre incriminés étant considérés comme des "héros" par leurs communautés.

Charles Taylor, qui n'a pas été inquiété pour les atrocités commises au Liberia, a en revanche été condamné en 2012 pour des crimes contre l'humanité et crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine. Sa condamnation à 50 ans de prison a été confirmée en 2013, peine qu'il purge au Royaume-Uni.

Procès à l'étranger

Plusieurs procès ont eu lieu à l'étranger. En 2009 "Chuckie" Taylor, fils de Charles Taylor, a été condamné aux États-Unis à 97 ans de prison pour tortures et assassinats commis au Liberia entre 1999 et 2003.

Le trafiquant d'armes néerlandais Guus Kouwenhoven a été condamné en 2017 par contumace dans son pays à 19 ans de prison pour trafic d'armes et complicité de crimes de guerre en Guinée et au Liberia.

Mohammed Jabateh, ancien chef de guerre libérien, a été condamné en avril 2018 à 30 ans de prison aux États-Unis pour avoir caché son passé violent aux autorités américaines lors de sa demande d'asile en 1998, puis pour sa demande de résidence permanente.

Un ancien commandant rebelle, Kunti Kamara, a été condamné en novembre 2022 à Paris à la réclusion à perpétuité, pour s’être rendu complice de crimes contre l'humanité. Il a annoncé son intention de faire appel.

L'ancien chef rebelle Gibril Massaquoi, citoyen sierra-léonais qui vit en Finlande depuis 2008, a été acquitté en avril 2022 de meurtres, viols et actes de torture, à l'issue d'un procès en Finlande marqué par une délocalisation inédite sur le sol libérien. Le parquet a fait appel, et le second procès s'est ouvert le 10 janvier 2023 à Turku (sud-ouest de la Finlande).

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