Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

L'Érythrée et la Mauritanie épinglés pour des cas "d'esclavage moderne"

Des migrants érythréens portent des chaînes lors d'une manifestation contre la politique du gouvernement israélien visant à expulser les réfugiés africains   -  
Copyright © africanews
Oded Balilty/Copyright 2018 The AP. All rights reserved.

Esclavage

Corée du Nord, Erythrée et Mauritanie sont les pays les plus touchés par l'esclavage moderne, selon le Global Slavery Index publié mercredi, qui note une "aggravation" de la situation dans le monde depuis sa dernière publication il y a cinq ans.

Aujourd'hui, @WalkFree a lancé la cinquième édition du #GlobalSlaveryIndex - évaluant la prévalence, la vulnérabilité et les efforts des gouvernements de 160 pays pour #EndModernSlavery (mettre fin à l'esclavage moderne).

Le rapport estime à 50 millions le nombre de personnes qui vivent "dans des situations d'esclavage moderne" en 2021, soit 10 millions de plus qu'en 2016. Ce chiffre comprend 28 millions de personnes dans des situations de travail forcé, et 22 millions mariées de force.

Parmi les facteurs expliquant cette aggravation, "des conflits armés en hausse et plus complexes" et l'impact de la pandémie de Covid-19.

"La pandémie de #COVID19 nous a montré que la communauté mondiale est capable de répondre rapidement à une crise à grande échelle. Ce niveau d'engagement devrait être le même lorsqu'il s'agit de mettre fin à l'#esclavage moderne." @jacquijlarsen #Indice mondial de l'esclavage

Etabli par l'association Walk Free, le rapport définit l'esclavage moderne comme englobant "travail forcé, mariage forcé, servitude pour dette, exploitation sexuelle", ou encore la "vente et l'exploitation des enfants".

Selon le rapport, la Corée du Nord connaît le taux le plus élevé, avec 104,6 personnes en situation d'esclavage moderne pour 1 000 habitants.

Arrivent ensuite l'Erythrée (90,3) et la Mauritanie (32), devenue en 1981 le dernier pays à rendre illégal l'esclavage héréditaire.

Nombre des pays les plus concernés se trouvent dans des régions "volatiles" en situation de conflit ou d'instabilité politique, où comptent une importante population "vulnérable" comme réfugiés ou travailleurs migrants.

Egalement parmi les 10 pays les plus touchés figurent l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, où la "kafala", tutelle sans filiation, limite les droits des travailleurs migrants. S'y trouvent également la Turquie, "qui accueille des millions de réfugiés syriens", le Tadjikistan, la Russie et l'Afghanistan.

Inégalités extrêmes

Si le travail forcé est plus courant dans les pays pauvres, il a des liens "profonds" avec la demande de pays plus riches, souligne le rapport, selon lequel deux tiers des cas de travail forcé sont liés à des chaînes d'approvisionnement internationales.

Le rapport souligne que les pays du G20 importent actuellement 468 milliards de dollars (434 milliards d'euros) de marchandises qui risquent d'avoir été produites grâce à du travail forcé, contre 354 milliards (328 milliards d'euros) lors du précédent rapport.

Les produits électroniques restent les plus à risque, suivis par l'habillement, l'huile de palme et les panneaux solaires.

"L'esclavage moderne s'imprègne dans tous les aspects de notre société. Il est tissé dans nos vêtements, allume nos appareil électroniques, assaisonne notre alimentation", a déclaré la directrice de l'association, Grace Forrest.

"Fondamentalement, l'esclavage moderne est une manifestation d'inégalités extrêmes", a-t-elle ajouté. "C'est un miroir tendu au pouvoir, qui reflète qui, dans une société donnée, en dispose et qui n'en dispose pas".