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Sénégal : Ousmane Sonko condamné à 6 mois de prison avec sursis

Le chef de l'opposition, Ousmane Sonko, s'adresse à ses partisans lors d'un meeting de l'opposition deux jours avant son procès, à Dakar, le 14 mars 2023.   -  
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Sénégal

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 200 millions de franc CFA à l’issu de son procès en appel dans l’affaire de diffamation du ministre du tourisme sénégalais, Mame Mbaye Niang, l’une des affaires judiciaires qui menace sa candidature à l’élection de 2024.

"La Cour a cassé partiellement le jugement, c'est-à-dire qu'elle a cassé partiellement le jugement qui lui était déféré, a retenu le délit de diffamation, a retenu le délit d'injures publiques. La Cour a condamné M. Ousmane Sonko à une peine de six mois avec sursis pour les deux délits et a confirmé les 200 millions de francs CFA (soit 300 000 euros) de dommages et intérêts qu'il doit verser à M. Mame Mbaye Niang et en outre la Cour a fixé la peine d'emprisonnement pour non-paiement au maximum," a expliqué Baboucar Cissé, avocat du ministre du tourisme, aux journaliste après le procès. 

M. Sonko, 48 ans, est arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019 et a l'intention de se représenter en 2024, mais deux affaires judiciaires pourraient ruiner sa candidature.

En mars, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à une lourde amende pour avoir diffamé le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et une cour d'appel de Dakar a porté la peine à six mois lundi, ce qui pourrait rendre Sonko inéligible pour le vote.

Baboucar Cissé, avocat du ministre, a déclaré que la condamnation exclurait Sonko du scrutin présidentiel de 2024 si elle était confirmée à l'issue d'une période d'appel de six jours.

Le porte-parole du parti de M. Sonko, Ousseynou Ly, et ses partisans sur les réseaux sociaux ont également déclaré que la décision ferait échouer sa candidature si elle était confirmée, mais les avocats de l'homme politique ont quitté le tribunal sans répondre aux questions.

Sonko ne s'est pas présenté à la séance de lundi, après avoir prévenu qu'il ne répondrait plus aux convocations du tribunal sans garanties pour sa sécurité.

A l'ouverture du procès en appel, il était introuvable.

Le procureur général Ibrahima Bakhoum avait demandé à la Cour d'arrêter et d'emprisonner M. Sonko.

M. Sonko doit également être jugé dans le courant du mois pour "viol et menaces de mort" à la suite d'une plainte déposée par une employée d'un salon de beauté où il s'était rendu pour se faire masser.

"Nous n'avons jamais vu dans le monde entier un citoyen convoqué au tribunal, qui se rend, faire l'objet d'une telle férocité, d'une telle brutalité et d'une tentative de liquidation physique", a déclaré M. Sonko sur les réseaux sociaux dimanche.

Il semblait faire référence à ses affirmations concernant une tentative d'assassinat par la police en mars, lors de son transfert forcé au tribunal de Dakar au cours de la procédure initiale de diffamation.

"Ce n'est plus de la justice, c'est du banditisme judiciaire, et c'est pourquoi j'ai pris la décision, toujours dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec cette justice" sans garanties de sécurité, a déclaré M. Sonko dimanche.

En plus de faire appel de sa condamnation pour diffamation, M. Sonko a nié l'accusation de viol, affirmant qu'il est victime d'un complot du président Macky Sall visant à torpiller sa candidature pour 2024.

Le gouvernement a nié l'accusation et a prétendu que Sonko avait organisé des manifestations pour échapper à la justice.

Les rendez-vous de Sonko avec la justice sont souvent source de tension et de quasi-paralysie de la circulation dans la capitale Dakar, car il se rend généralement au tribunal accompagné d'un cortège de sympathisants.

L'accusation de viol portée contre Sonko en 2021 a contribué à déclencher des émeutes qui ont fait au moins 12 morts dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, considéré comme politiquement stable dans une région turbulente.

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