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Mali : l'Allemagne se donne 9 à 12 mois pour retirer ses soldats

Mali : l'Allemagne se donne 9 à 12 mois pour retirer ses soldats
Des soldats allemands du détachement de parachutistes de la MINUSMA recherchent des IED lors d'une patrouille sur la route de Gao à Gossi, au Mali, le 2 août 2018   -  
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SEYLLOU/AFP or licensors

Mali

L'Allemagne table sur neuf à 12 mois pour retirer ses soldats du Mali, retrait imposé par les nouvelles réalités du pays sous la direction des militaires, mais qui ne met pas fin à l'aide au développement, ont dit deux ministres jeudi lors de leur visite.

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, nommé en janvier, a rendu visite au contingent allemand de la mission de Casques bleus de l'ONU (MINUSMA) à Gao (nord), dans la perspective de ce retrait déjà annoncé d'ici à mai 2024. Il était accompagné de la ministre du Développement, Svenja Schulze.

"On ne parle pas du déménagement d'une famille de cinq personnes avec un camion. C'est une opération logistique militaire qu'on n'arrange pas comme ça et qui nécessite les neuf à 12 prochains mois en fonction des circonstances", a-t-il déclaré.

L'Allemagne compte plusieurs centaines de soldats parmi les quelque 12 000 déployés par la MINUSMA dans ce pays en proie à la propagation djihadiste et aux violences de toutes sortes. C'est la plus importante contribution occidentale, selon un rapport de la mission publié cette semaine.

M. Pistorius a souligné l'importance du contingent allemand, notamment pour les missions de reconnaissance. Mais cet engagement n'est "plus possible dans la pratique depuis quelques mois", a-t-il dit.

"Ce n'est pas l'engagement (allemand) qui a échoué, ce sont les conditions qui ont fait échouer cet engagement", a-t-il déclaré sans expliciter son propos.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont rompu l'alliance avec la France et ses partenaires européens contre les djihadistes et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils se sont adjoint le concours de centaines d'hommes décrits en fonction des sources comme des instructeurs de l'armée russe ou des mercenaires de Wagner, un groupe russe de sécurité privé aux agissements décriés.

La junte a aussi imposé des restrictions aux opérations de la MINUSMA. L'ONU a exprimé son inquiétude quant à la sécurité des opérations des Casques bleus après le départ des Français, mais aussi d'autres contingents. Plusieurs pays ont décidé d'arrêter ou de suspendre leur participation à la MINUSMA ces derniers mois.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a indiqué cette semaine que la Jordanie avait informé à son tour l'ONU en février de sa décision de mettre fin immédiatement à sa contribution.

"Si nous pouvions faire ce pour quoi nous étions venus, nous resterions", a dit M. Pistorius.

Sa collègue au Développement a cependant souligné que l'aide civile allemande, effective depuis l'indépendance, était également très appréciée. "Le message que nous voulions envoyer, c'est que même si l’engagement militaire prend fin, la coopération pour le développement continue", a-t-elle dit en invoquant l'accès à l'eau ou l'agriculture.

"Nous pouvons par exemple piloter des projets ici à Gao, même depuis Bamako. C'est possible, nous avons une longue expérience en la matière", a-t-elle assuré.

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