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Des tests ADN pour sortir des esclaves afro-américains de l'anonymat

Inscription sur le site d'un cimetière à Charleston   -  
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Mic Smith/AP

Etats-Unis

Aux Etats-Unis, des tests ADN sont pratiqués sur les reliques des esclaves afin de pérenniser leurs mémoires à travers le récit de leurs histoires.

Ervin McDaniel Junior joue du djembé dans une rue de Charleston. C'est un son qui aurait été familier aux Africains réduits en esclavage dans la ville.

Sur la côte est des États-Unis, plus de 40 % d'entre eux passaient par le port de Charleston... le plus grand point de débarquement en Amérique du Nord pendant la traite transatlantique des esclaves.

"Ils ont vécu, ils ont travaillé, ils sont morts. Et maintenant, on se souvient d'eux pour toujours. Ils font partie de mon existence. Parce que, vous savez, l'Afrique coule en moi.'', explique le batteur yoruba.

L'urbaniste à la retraite, âgé de 72 ans , a donc décidé de vénérer ses ancêtres à travers le djembé.

"Ces mains célèbrent en quelque sorte les ancêtres en jouant un rythme ou un air.'', raconte-t-il.

Cette plaque marque l'endroit où, en 2013, des ouvriers creusant des fondations ont découvert la tombe anonyme de 36 personnes d'origine africaine. Elles y ont été enterrées à la fin des années 1700. Et faisaient partie sans nul doute des hommes et femmes réduits à l'esclavage.

Les scientifiques utilisent désormais leur ADN pour raconter leur histoire.

"C'est une façon de redonner de la dignité à des personnes qui auraient dû en bénéficier depuis toujours. Les signatures chimiques des os indiquent que six individus sont probablement nés en Afrique et que les autres sont probablement nés en dehors de l'Afrique, à Charleston ou en Amérique du Nord.''; a déclaré Raquel Fleskes, de l'Université du Connecticut.

Il existe de nombreux vestiges de l'histoire de l'esclavage dans la région... Plongés cependant dans l'oubli. Mais dans cette ancienne plantation d'esclaves, près de Charleston, leurs histoires sont remises au goût du jour.

"À l'époque de l'esclavage, il était courant que 10 à 20 personnes occupent un espace de cette taille.'', souligne Toby Smith du site historique de la plantation McLeod.

Aujourd'hui, 36 personnes vivant dans la région, dont Mme Mc Daniel, servent de modèles, leurs mains devant être coulées dans le bronze pour représenter chacun des ancêtres

Elles feront partie d'une fontaine commémorative sur le site d'Anson Street.

"Ce qu'il y a de bien dans ce projet, c'est qu'il s'agit d'une famille. Nous sommes tous la famille des 36 ancêtres. Et leur histoire est notre histoire.'', explique La'Sheia Oubré, d'Anson Street African Burial Ground Project.

Sur le site, en 2019, les restes des ancêtres ont été réinhumés lors d'une cérémonie traditionnelle de dénomination yoruba.

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