Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Les pangolins menacés par le trafic et le braconnage en Afrique

Une peau de pangolin au siège de l'Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT) à Abidjan, le 25 janvier 2018.   -  
Copyright © africanews
SIA KAMBOU/AFP or licensors

Kenya

La journée mondiale du pangolin célébrée ce 18 février alerte sur le sort de cet animal. Espèce chassée notamment pour ses écailles faites de kératine et ayant semble-t-il une valeur médicinale. Le pangolin est menacé de disparition.

Le Kenya est une plaque tournante du trafic continental de cet animal.  Des espèces en provenance du Cameroun, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. Environ 120 000 kilogrammes de pangolins ont été exportés d'Afrique entre 2010 et 2014 selon les responsables des musées de ce pays.

"Les cas que nous avons vus dans un passé récent comprennent une belle valise dont on s'attend à ce qu'elle contienne des costumes, des vêtements et des robes et pourtant elle est pleine d'écailles de pangolin. Nous avons également été témoins d'un cas où un conteneur prêt à être expédié contenait des pangolins, congelés, morts, mais des pangolins entiers.", explique Benard Agwanda, chercheur scientifique aux Musées nationaux du Kenya.

Depuis 2021, le Kenya a enregistré 20 cas de saisies de pangolins dans les aéroports. L’image de l’animal a été mise à mal par le coronavirus.

"Récemment, en 2020, il y a eu un rapport selon lequel les pangolins ont contracté un virus qui serait à l'origine du COVID-19 et cela a changé l'opinion des gens sur les pangolins. Si vous ne faites pas de recherches et ne comprenez pas le contexte de ces histoires, nous sommes incapables de combattre ces rumeurs autour des pangolins et cela pourrait aggraver la menace qui pèse sur eux. Nous risquons donc de perdre des pangolins plus rapidement que prévu si nous ne supprimons pas les mythes par des faits.", précise le chercheur.

Dans la vallée du rift au Kenya, les Masaïs de Narok ont des perceptions différentes de cet animal. Il est trop souvent considéré comme étant nuisible.

 "Les gens ne savent pas ce que le pangolin. Quand ils le voient, ils pensent à quelque chose de nuisible, de toxique ou de dangereux. Le premier instinct de tout être humain, lorsqu'il voit quelque chose de dangereux, est de le tuer ou de le frapper pour s'en éloigner . C'est ce qui se passe, et ce n'est pas seulement la population locale, les forces de l'ordre aussi ne savent pas ce qu'il se passe et n’accordent pas au pangolin l'importance qu'il mérite.", souligne Beryl Makori, chercheur scientifique, The Pangolin Project.

Une sensibilisation des communautés et des organismes en charge de l’application de la loi est attendue pour la protection du pangolin.

Voir plus