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Gemalto visé par une information judiciaire pour corruption en Afrique

Gemalto visé par une information judiciaire pour corruption en Afrique
Vue extérieure du bâtiment abritant le siège social de Gemalto, qui produit des "modules d'identité d'abonné", à Amsterdam, aux Pays-Bas, le 20 février 2015   -  
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Peter Dejong/AP

France

Le parquet national financier de Paris a ouvert une information judiciaire contre le groupe français pour corruption à travers plusieurs pays d’Afrique.

Une information judiciaire visant des marchés gouvernementaux conclus entre le fabricant de cartes à puce Gemalto, racheté en 2019 par Thales, et plusieurs pays africains a été ouverte en juin, a indiqué mardi le Parquet national financier, confirmant une information de Mediapart.

Cette information judiciaire a été ouverte pour corruption d'agent public étranger en bande organisée, blanchiment aggravé de corruption d'agent public étranger et association de malfaiteurs.

L'affaire est née d'un signalement de Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy. Elle a tout d'abord donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire, portant sur des marchés gouvernementaux conclus par Gemalto, devenu Thales DIS, avec plusieurs États africains, a confirmé le Parquet National Financier. Plusieurs perquisitions ont été menées en octobre, a indiqué cette source.

D'après Mediapart, l'enquête «porte sur une dizaine de marchés gouvernementaux (cartes d'identité, cartes électorales, plaques d'immatriculation) remportés par Gemalto entre 2015 et début 2019», notamment sur des «commissions touchées, pour remporter ces contrats, par plusieurs intermédiaires».

Thales «coopère pleinement»

Les investigations porteraient notamment sur un contrat de plus de 46 millions de dollars remporté en 2016 auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo, indique le site.

Elles s'intéresseraient aussi à un autre contrat remporté en 2017 au Sénégal. Gemalto y avait conclu un marché avec le gouvernement pour la confection de permis de conduire et de plaques d’immatriculation des véhicules.

Un intermédiaire israélien de Gemalto aurait négocié deux contrats au Cameroun et un autre au Sénégal.

Contacté par l'AFP, Thales a confirmé que sa filiale s'était «vue remettre en octobre 2022 une réquisition judiciaire en vue de communiquer des documents et informations en relation avec des contrats remportés par Gemalto avant son acquisition par Thales en 2019».

Le groupe a assuré «coopérer pleinement avec les autorités judiciaires dans le cadre de cette procédure». «Il se conforme strictement aux réglementations nationales et internationales» et pratique une politique de tolérance zéro à l'égard «de la corruption et du trafic d'influence», a-t-il ajouté.

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