Ghana
Après l’attaque de son village par les djihadistes l’année dernière Alima a quitté le Burkina Faso pour le Ghana. Chaque jour, elle scrute son village de l’autre côté, à moins de deux kilomètres. Mais pas facile pour elle de retourner au bercail, la menace terroriste y est encore palpable.
" C'est mon pays mais on a peur au Burkina. Le Burkina n'est plus bon. Les gens sont tués comme des poulets. Le Burkina n'est plus bon.", explique Alima, réfugiée burkinabé.
Mais l’arrivée des réfugiés burkinabè inquiète. Accra craint une infiltration des djihadistes. Avec un accès facile au Burkina, au Togo, au Bénin et au Niger à proximité, leur frontière est exposée.
"Oui, c'est une menace réelle parce que les gens voient des populations quitter Burkina Faso pour le Ghana et bien sûr, on leur explique pourquoi elles fuient. Et nos populations se demandent si cela va aussi arriver au Ghana... Et c'est une réelle préoccupation.", a déclaré Stephen Yakubu, ministre régional de l'Upper East du Ghana.
Frontières poreuses, faible présence de l’Etat dans le Nord nourrissent cette appréhension. Face à la menace, l'armée établit des bases avancées le long de la frontière.
"Nous impliquons également l'armée, la police, l'immigration et tout cela parce que vous savez que notre frontière est très poreuse et ce que nous faisons, c'est essayer de mettre ces gens dans ces endroits (à la frontière, ndlr) de sorte que s'il y a un quelconque passage dans la nuit ou quelque chose comme ça, alors l'armée s'en occupera.", explique Stephen Yakubu.
L'année dernière, les autorités ghanéennes soutenues par Ouagadougou ont capturé deux jihadistes présumés qui avaient trouvé refuge au Ghana, après avoir été blessés à la frontière.
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