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Afrique du Sud : même chahuté, Ramaphosa reste favori à l'ANC

Des délégués pro-Zuma ont conspué Cyril Ramaphosa au cours de son discours   -  
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AP Photo

Afrique du Sud

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a affiché vendredi sérénité et autorité à l'ouverture du congrès de l'ANC, parti historique au pouvoir, à la veille d'un vote crucial pour désigner son prochain leader et probable futur chef d'Etat.

Grand favori, il a maintenu un sourire crispé face aux quolibets et chants d'opposants dans la salle où étaient réunis 4.500 délégués de tout le pays. Avant de livrer un discours fleuve semblable à ceux qu'il adresse régulièrement à la nation, passant en revue défis à relever et succès de son premier mandat.

Comme pour inscrire d'emblée son action dans la continuité.

Les Sud-Africains "attendent de nous que nous ayons le courage et l'honnêteté de reconnaître nos défaillances et de les corriger", a-t-il déclaré en blouson siglé ANC, évoquant "le triple défi de la pauvreté, du chômage et des inégalités".

Mais "des pousses vertes commencent à germer", a-t-il ajouté. "Je suis convaincu que des jours meilleurs nous attendent".

Les "camarades" du Congrès national africain (ANC) ont investi ce centre de conférence près de Soweto pour cinq jours de débats dans une ambiance de grand messe en vert-jaune-noir.

"Faisons preuve de discipline, de conscience politique", a exigé M. Ramaphosa, appelant à l'unité et souhaitant que les délégués débattent posément "plutôt que de se hurler dessus".

En raison d'importants retards dans le programme, le vote pourrait désormais intervenir samedi en fin de journée, a-t-on appris auprès d'un haut responsable de l'ANC ne souhaitant pas être cité.

L'affable Cyril Ramaphosa, 70 ans, parfois raillé pour une bonhomie qui cache un fin négociateur, est bien placé pour conserver la présidence du parti et décrocher un second mandat, si l'ANC remporte les élections générales de 2024.

Son seul rival à ce stade, loin derrière, est son ancien ministre de la Santé, Zweli Mkhize, 66 ans, écarté après un scandale de corruption.

Pas d'alternative crédible

Le chef d'Etat aborde ce vote quelques jours seulement après avoir échappé à une procédure de destitution, qui a paradoxalement resserré les rangs autour de lui.

M. Ramaphosa est accusé d'avoir tenté de dissimuler le vol en 2020 de liasses de dollars cachées dans un canapé dans sa propriété rurale de Phala Phala. Il n'est pas inculpé, l'enquête de police se poursuit.

A défaut d'alternative crédible au sein de l'ANC, le parti majoritaire au Parlement l'a soutenu, écartant mardi la possibilité d'un vote sur un départ forcé du chef d'Etat. Certaines voix se sont élevées contre "la ligne" imposée, mais le mot d'ordre est clair: jouer la carte Ramaphosa.

Contrecarrer une procédure de destitution a "probablement renforcé sa candidature à une réélection", éliminant toute "incertitude" sur le choix à faire, estime auprès de l'AFP l'analyste politique Susan Booysen.

En baisse dans les urnes depuis dix ans, l'ANC est passé pour la première fois sous les 50% lors d'élections locales l'an dernier. Le parti, au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, est ainsi hanté par la peur d'une défaite aux élections générales de 2024.

Très populaire en dépit du scandale, Cyril Ramaphosa semble être le meilleur atout du parti.

Tumi Mogotla, 37 ans, qui vend des objets siglés ANC devant le congrès, espère qu'il sera désigné pour un second mandat. En dépit des secousses de ces dernières semaines, il continue à penser que "Ramaphosa est le mieux placé pour éradiquer la corruption".

"L'ANC a besoin de Ramaphosa. Il va gagner", avance l'analyste Ralph Mathekga. "Même ceux qui le détestent ont besoin qu'il gagne", ajoute-t-il, en allusion aux divisions internes qui déchirent le parti.

Et avec une opposition qui peine à se structurer, la voie semble ouverte à M. Ramaphosa pour conserver le pouvoir.

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