Tunisie
Cinq ans après l’adoption d’une loi progressiste dédiée à protéger les femmes contre les violences domestiques en Tunisie, le groupe de défense des droits de l’homme Human Rights Watch reproche aux autorités du pays de ne pas avoir fait assez pour sortir les femmes de l’insécurité.
"Le rapport révèle un écart entre le texte de loi - qui est très bon - et la mise en œuvre de la loi dans la réalité, qui laisse les femmes insuffisamment protégées. La protection et l'assistance ne sont pas systématiquement prévues pour les soutenir (les femmes qui dénoncent les violences, ndlr), et il y a parfois des réticences à appliquer la loi telle qu'elle est." a déclaréSalsabil Chellali, directrice de HRW pour la Tunisie
Publié jeudi, le rapport du groupe de défense des droits de l’homme salue une initiative pionnière prise par les législateurs de 2017 mais déplore une mise en œuvre insuffisante.
La loi 58, comme on l'appelle, a élargi la définition de la violence punissable, y compris le harcèlement sexuel dans les espaces publics. Elle visait également à garantir un soutien juridique, financier et social aux survivants.
"La Tunisie doit maintenant appliquer cette loi de manière efficace et optimale. Ce qui signifie qu'elle doit fournir les moyens matériels et financiers au sein des unités spécialisées qui répondent à la violence contre les femmes, mais aussi au niveau du personnel de la justice et de la santé. Il doit également permettre aux femmes d'avoir accès aux centres d'hébergement d'urgence à travers le pays." a ajoutéSalsabil Chellali, directrice de HRW pour la Tunisie.
130 unités de polices spécialisées ont été mises en place depuis 2017 ; toutefois le manque d’informations et de formations poussent encore certains agents à conseilleurs aux victimes de se réconcilier avec leurs agresseurs ou d’entamer une médiation familiale plutôt que de porter plainte au pénal.
Les refuges d’urgence sont également difficile le d’accès sur tout en zones rurales, ce qui empêche certaines femmes de quitter leur foyer.
En 2021, la police tunisienne a enregistré près de 69 000 plaintes pour violence à l'égard des femmes.
Toutefois la mauvaise collecte des données, la pression sociale et économique exercée sur les femmes ne permet pas de mesurer l’ampleur réelle des violence domestiques en Tunisie.
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