São Tomé and Príncipe
Le chef du gouvernement de Sao Tomé-et-Principe, Patrice Trovoada, a évoqué des "exécutions extrajudiciaires" après la "tentative" de putsch menée par des assaillants dans la nuit du 24 au 25 novembre au quartier général de l'armée.
"Nous avons eu, de notre point de vue, une tentative de coup d'Etat. Les Forces armées ont stoppé cette tentative. Après la fin de l'opération, des heures après, il y a eu ce que nous pensons être des exécutions extrajudiciaires, l'exécution de personnes qui étaient des témoins clé", a-t-il déclaré dans un entretien à l'agence LUSA diffusé mercredi.
"Au minimum il y a eu une faille de commandement. Les personnes placées sous la responsabilité des Forces armées ne peuvent pas mourir, elles sont en détention", a ajouté M. Trovoada, qui s'est déplacé mardi au Portugal, ancienne puissance coloniale de Sao Tomé, petit archipel très pauvre du Golfe de Guinée indépendant depuis 1975.
A l'issue d'une rencontre avec le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, il a précisé s'attendre à ce que les autorités judiciaires de son pays, assistées par Lisbonne, produisent avant la fin de l'année un "rapport préliminaire" sur les événements dont il a fait part le 25 novembre.
Ce jour-là, M. Trovoada avait alors affirmé que quatre assaillants avaient été capturés après six heures d'échanges de tirs au quartier général de l'armée dans la capitale Sao Tomé, ainsi que deux "commanditaires" arrêtés plus tard chez eux, l'ex-président de l'Assemblée nationale sortante Delfim Nevès et un autre opposant, Arlécio Costa.
Deux jours plus tard, le chef d'état-major de l'armée annonçait que trois des détenus étaient morts, des suites de leurs blessures dans une "explosion", sans plus de détails, et que M. Costa avait également péri en "sautant d'un véhicule". Mais aussi que 12 militaires ayant "participé" à la tentative de putsch avaient été arrêtés.
De nombreuses zones d'ombres entourent les circonstances et la chronologie des événements de vendredi et des jours suivants.
L'opposant Delfim Nevès a de son côté accusé le pouvoir en place d'avoir commandité la "tentative de coup d'Etat" et a dénoncé un "simulacre" destiné à le faire "éliminer".
Le gouvernement a ordonné la semaine dernière une enquête sur "des actes cruels et inhumains" présumés commis par des militaires contre des hommes accusés par le Premier ministre d'avoir tenté de mener ce "coup d'Etat".
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