Panama
Au cours de la conférence Cites sur la protection des espèces qui s'est tenue au Panama, l'Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe ne sont pas parvenus à convaincre du bien-fondé de leur proposition de lever l'embargo international sur le commerce de l'ivoire.
Seuls 15 pays ont voté en faveur d'une levée de l'embargo, opposés à 83 pays qui ont rejeté cette proposition. Les pays d'Afrique australe n'en étaient pas à leur coup d'essai. En 2019, il avaient déjà tenté leur chance au cours de la dernière conférence. Mais une trentaine de pays africains y sont fermement opposés. Ils font partie de la Coalition pour l'éléphant d'Afrique.
L'argument des pays de 'Afrique australe est simple : ils veulent rouvrir le marché international de l'ivoire afin de financer la gestion de leurs parcs naturels et donc la protection de leurs espèces grâce à la vente de cet ivoire.
La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) estime ainsi que l'Afrique australe abrite plus de 80% de la population d'éléphants d'Afrique. Or, cette gestion a un coût élevé, d'autant que le nombre d'éléphants a augmenté ces dernières années.
Un coût humain aussi. La cohabitation entre l'homme et l'éléphant pose des problèmes de sécurité. L'argent de l'ivoire permettrait de soutenir les communautés rurales et de rendre la cohabitation plus acceptable.
Protéger l’ivoire dans des coffres ultra sécurisés coûte aussi très cher : le Zimbabwe protège 130 tonnes d'ivoire, d'une valeur de 600 millions de dollars.
Arguments rejetés par les ONG
Les ONG campent sur leurs positions. Le Fonds international pour le bien-être animal estime que l'ouverture d'un marché légal de l'ivoire permettrait aux braconniers d'écouler leur stock en toute discrétion.
L'ONG pointe également le risque d'une augmentation du braconnage. Ce fut le cas en2008 après l'autorisation exceptionnelle d'une vente d'ivoire.
L'ONG soutient enfin la proposition du Kenya. Le pays invite à alimenter un fonds spécial destiné aux pays qui bruleraient stock d'ivoire. Ce fonds permettrait de financer la gestion des parcs et de mettre fin à la tentation de vendre ces défenses d'éléphants.
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