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RDC : des milliers de jeunes s'enrôlent dans l'armée contre le M23

Des femmes volontaires qui veulent rejoindre l'armée congolaise se tiennent près d'une base militaire pendant une session de recrutement à Goma, le 7 novembre 2022.   -  
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ALEXIS HUGUET/AFP or licensors

République démocratique du Congo

Des centaines de jeunes Congolais se sont portés volontaires pour s'enrôler dans l'armée et combattre les rebelles du M23 qui gagnent du terrain dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris samedi de sources militaires.

Dans un message à la nation jeudi, le président congolais Félix Tshisekedi avait "renouvelé" son appel aux jeunes Congolais qui en ont la vocation "à s'enrôler massivement" dans l'armée pour combattre la rébellion du "Mouvement du 23 mars"(M23).

"Depuis ce matin (samedi), nous sommes au delà de 800 jeunes garçons et filles qui ont répondu présents à l'appel du chef de l'État", a déclaré samedi à l'AFP le Colonel Ndakala Faustin, directeur chargé du recrutement au sein de l'armée dans la province du Nord-Kivu.

L'officier confirmait une information partagée sur les réseaux sociaux avec des images montrant des centaines des jeunes rassemblés dans un centre de recrutement, en train de faire des exercices physiques.

"C'est une mobilisation générale de la jeunesse du Nord-Kivu (est)", s'est-il félicité, indiquant que dans la partie nord de la province, "2.018 jeunes" ont rejoint un camp de formation à Beni et "attendent leur enregistrement".

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya à Kinshasa, le général-major Sylvain Ekenge, porte parole de l'armée, a affirmé qu'ils sont "plus de 2.000" candidats.

"La nation est en danger (et) a besoin de ses fils et ses filles pour défendre la patrie", a-t-il insisté, tout en indiquant les conditions à remplir.

Il s'agit, a-t-il énuméré, d'"être âgé de 18 à 25 ans", "disposer d'une bonne moralité, d'une bonne santé physique et mentale" et avoir fait au moins deux ans post-primaire. Il n'est pas question d'envoyer dans l'armée "les tomates pourries", a-t-il dit.

"Guerre de survie du Rwanda"

L'est de la RDC est en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés, pour beaucoup héritées de guerres qui ont ensanglanté la région dans le sillage du génocide rwandais de 1994. Depuis, les deux pays entretiennent des relations de méfiance.

La tension est particulièrement vive entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence fin 2021 du M23, une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en reprochant à la RDC de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste en accusant en retour la RDC de collusion avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle hutu implanté au Congo.

"Le FDLR, c'est un alibi pour le Rwanda", a dit le général Ekenge, en estimant que ce mouvement rebelle ne représente plus un danger pour le pouvoir de Kigali.

"La guerre que nous impose le président Paul Kagame est une guerre purement de survie du Rwanda", car "lorsque l'insécurité s'installe au Nord-Kivu lui, il (Kagame) tire des dividendes avec ses usines" de minerais, a encore dit le général congolais.

Après plusieurs semaines d'accalmie, le M23 est à l'offensive depuis le 20 octobre et a gagné du terrain tandis que les Forces armées congolaises (FARDC) tentent de lui barrer la route vers Goma, ville de plus d'un million d'habitants et chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce regain des tensions entre les deux pays des Grands Lacs inquiète la communauté internationale qui a appelé à l'arrêt immédiat des combats et au retrait du M23 des zones occupées.

Samedi, les ministres des Affaires étrangères de RDC et du Rwanda sont arrivés à la présidence angolaise pour une nouvelle médiation.

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