Mozambique : le rêve sud-africain des jeunes de Machaze

Machaze  est l'une des régions les plus pauvres du centre du Mozambique. De nombreux hommes partent souvent de cette localité à la recherche de l'herbe verte dans les mines et les fermes agricoles d'Afrique du Sud, l'une des meilleures économies du continent.

Les femmes restent à la maison. Attendant ce que leurs maris leur apportent une ou deux fois par an tout ceux dont ils ont besoin : vêtements, bicyclettes et autres.

"Beaucoup de gens de Machaze travaillent en Afrique du Sud mais sans papiers. Ils vont en Afrique du Sud parce que ces nombreux vélos que nous voyons ici viennent de ce pays, les jerricans aussi pour transporter l'eau.'', explique Silva Naissone, présidente de l'association des transports

Ces hommes partent à la recherche d'une vie meilleure font face à la montée de la xénophobie dans leur Eldorado. Nombre d'entre rentrent au bercail. Pourtant l'Afrique du Sud fait toujours rever. .

"Avec les emplois que je fais ici au Mozambique, mon revenu est inférieur à celui d'un employé en Afrique du Sud, comme le disent ceux qui viennent de là-bas, ceux qui ont travaillé dans le secteur de l'électricité, à un moment donné, cela s'avère plus avantageux parce que les emplois là-bas sont mieux rémunérés", affirme Santos  Joao, étudiant en électricité et résidant à Machaze.

Toujours célibataire, Fatima Machava, est loin d'être tentée par ce voyage. Sauf contrainte conjugale.

 "Je ne rêve pas de voyager et d'aller en Afrique du Sud. Seulement peut-être si quelqu'un se présente. Au cas où quelqu'un se présenterait et voudrait m'épouser. Alors je pourrais aller en Afrique du Sud, oui."; raconte Fatima Machava, Jeune résidente de Machaze.

Le gouvernement régional de Machaze comprend les ambitions des jeunes locaux, mais tente de les convaincre de rester et d'aider l'économie locale.

"En tant que gouvernement, je voudrais vraiment appeler tous les jeunes résidents de notre district de Machaze à embrasser l'esprit d'entreprise. En particulier l'agrobusiness et l'agriculture. Nous avons maintenant un potentiel pour la production de sésame. Lors de la campagne précédente, beaucoup ont tiré profit de cette production. Nous produisons également des noix de cajou. Pourquoi les jeunes ne s'engagent-ils pas dans cette voie ? Pourquoi avons-nous trop de terres arables ? Je conseille donc vraiment aux jeunes de ne pas faire cela (aller en Afrique du Sud). Il est préférable qu'ils développent leur pays", a déclaré Joana Guinda, Administrateur du district de Machaze.

Les arguments du gouvernement ne semblent pas modifier la tendance et dans la région, les maisons de migrants partis tenter leur chance en Afrique du Sud se multiplient Machaze.