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Tchad : un gouvernement d'union nationale dans les prochains jours

Mahamat Idriss Deby lève la main lors de sa prestation de serment en tant que président de transition du Tchad, à N'Djamena, le 10 octobre 2022.   -  
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DENIS SASSOU GUEIPEUR/AFP or licensors

Tchad

Le général Mahamat Idriss Déby Itno a été investi lundi au Tchad président d'une transition prolongée de deux ans avant des élections "démocratiques". Il a promis de nommer rapidement un "gouvernement d'union nationale", 18 mois après avoir pris le pouvoir à la tête d'une junte militaire.

Un laborieux Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) avait entériné samedi la possibilité pour le chef de l'Etat de se présenter à la présidentielle à l'issue de la transition. Pour autant, ce dialogue inclusif s'est tenu en l'absence d'une très grande partie de l'opposition politique et des principaux groupes armés rebelles. Ils dénoncent la perpétuation de la "dynastie Déby" au pouvoir.

Le général de 38 ans avait déjà été proclamé par l'armée président de la République le 20 avril 2021, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux, le jour de l'annonce de la mort de son père Idriss Déby Itno.

L'ancien président avait été tué au front contre des rebelles. Il avait régné d'une main de fer 30 années durant sur ce vaste pays sahélien.

Au cours de la cérémonie d'investiture qui s'est déroulée au Palais du 15-Janvier à N'Djamena, le président avait troqué son habituel uniforme de général contre un traditionnel boubou tchadien blanc.

Cette "deuxième phase de la transition" doit conduire "au raffermissement de notre démocratie" et le futur gouvernement "s'emploiera corps et âme pour que la volonté du peuple tchadien ne souffre d'aucune entorse", a déclaré M. Déby, ajoutant que "des élections [seraient] organisées dans la transparence et la sérénité pour [...] assurer le retour à l'ordre constitutionnel".

L'investiture s'est déroulée en présence du président du Nigeria, Muhammadu Buhari, de plusieurs ministres d'Afrique de l'Ouest et centrale - Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo - des ambassadeurs de France et de l'Union européenne, mais en l'absence de représentants de l'Union africaine (UA).

Communauté internationale

Faisant référence à deux engagements pris par M. Déby quand il avait accédé au pouvoir, l'UA avait exigé le 19 septembre que la junte ne prolonge pas après les 18 mois de transition. L'Union Africaine avait notamment "rappelé sans équivoque qu'aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition".

Lors de son discours d'investiture, Mahamat Idriss Déby a demandé à la communauté internationale "d'accompagner le Tchad dans sa quête permanente de sécurité et de stabilité tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur de ses frontières, notamment sur les théâtres des opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme".

Le Tchad est régulièrement en proie depuis des décennies à des offensives d'une multitude de groupes rebelles. Le pays demeure un allié stratégique des Occidentaux dans la lutte antijihadiste.

L'Union européenne (UE) avait fait part de sa "préoccupation" concernant les décisions de prolonger la transition et de permettre au général Déby de briguer la présidence, traduisant un embarras de la communauté internationale.

Mahamat Idriss Déby "devient président de la transition [...] avec la possibilité de décider directement qui est le Premier ministre, de former un gouvernement. Ses pouvoirs vont être élargis et étendus", analyse Enrica Picco, directrice Afrique centrale pour le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

"Mahamat Idriss Déby doit améliorer sa manière de présider. On constate que c'est le même système que celui de l'ancien président - Idriss Déby Itno, son père - qui est mis en place", a réagi Hissein Adam, boutiquier à N'Djamena, interrogé par l'AFP.

"On veut qu'il construise des routes, qu'il investisse dans l'agriculture et l'élevage et qu'il accorde une place particulière à l'école car il n'y a pas un développement sans promotion de l'éducation", a affirmé Halimé Ibrahim, la soixantaine.

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