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Zimbabwe : prison avec sursis pour une auteure à succès

L'auteure zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga   -  
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Zimbabwe

L'auteure zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga a été condamnée jeudi à six mois de prison avec sursis, reconnue coupable d'avoir voulu "inciter à la violence" en manifestant silencieusement avec une pancarte dans les rues vides d'une banlieue d'Harare, il y a deux ans.

Mme Dangarembga, 63 ans, connue au-delà de l'Afrique pour son roman "A fleur de peau", avait été arrêtée en pleine pandémie fin juillet 2020 alors qu'elle marchait avec une amie journaliste et une poignée d'autres manifestants, tenant dans les mains la pancarte: "Nous voulons mieux. Réformons nos institutions".

La figure féministe, présente au tribunal jeudi, avait "l'intention d'inciter à la violence" et manifesté par ailleurs "sans en avoir demandé l'autorisation", a estimé le tribunal lors d'une audience à laquelle a assisté l'AFP.

L'auteure et réalisatrice a été condamnée à six mois de prison avec sursis, assortis d'une amende équivalente à environ 200 euros. La journaliste zimbabwéenne qui l'accompagnait, Julie Barnes, a reçu la même condamnation.

A la sortie du tribunal, Mme Dangarembga a déclaré à la presse ne pas être surprise par cette décision, et précisé qu'elle fera appel.

"La liberté d'expression et la liberté de la presse sont de plus en plus réduites et criminalisées" dans le pays, a-t-elle déploré, estimant que les Zimbabwéens sont désormais traités en "sujets" et non plus en "citoyens".

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe, est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de museler toute voix dissidente, notamment par des arrestations arbitraires.

Lors d'une précédente audience en août, Tsitsi Dangarembga avait démenti vouloir inciter à la violence, déclarant n'avoir parlé à aucun passant, ni à la presse lors de la manifestation. La défense a par ailleurs souligné que la manifestation n'avait pas provoqué de violence.

Mme Dangarembga avait en revanche précisé avoir brandi dans la même journée une autre pancarte réclamant la libération d'un compatriote journaliste, Hopewell Chin'ono, alors incarcéré pour des accusations similaires d'incitation à la violence.

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