Ethiopie
Une personne a été tuée vendredi dans une frappe aérienne sur la capitale du Tigré, a annoncé le principal hôpital de cette région dissidente du nord de l'Ethiopie, où des combats entre rebelles et forces pro-gouvernementales ont repris depuis un mois.
"Il y a eu une attaque de drone ce matin vers 2h30 GMT. Un homme de 60 ans a été tué", a déclaré à l'AFP Kibrom Gebreselassie, un responsable de l'hôpital Ayder de Mekele. "Un cadavre est arrivé à l'hôpital Ayder après une attaque de drone dans la ville de Mekele autour de l'hôtel Desta", a annoncé l'hôpital sur son compte Twitter.
L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces affirmations. Les journalistes n'ont pas accès au nord de l'Éthiopie et les réseaux de télécommunications y fonctionnent de manière aléatoire. Le gouvernement éthiopien assure régulièrement ne viser que des cibles militaires et accuse les rebelles de mettre en scène des morts de civils.
Les combats ont repris le 24 août entre rebelles et forces pro-gouvernementales après cinq mois de trêve. Depuis, au moins 17 personnes sont mortes dans des frappes aériennes, selon les responsables de l'hôpital.
Le nord de l'Ethiopie est plongé dans la guerre depuis novembre 2020, après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée déloger les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), les accusant d'avoir attaqué des bases militaires.
Le retour de la violence depuis un mois a annihilé les minces espoirs de négociations de paix. Les autorités rebelles ont dit, le 14 septembre, être prêtes à des pourparlers sous l'égide de l'Union africaine, levant un obstacle majeur à des discussions avec le gouvernement. Mais les combats persistent.
Les rebelles et plusieurs pays occidentaux ont dénoncé la présence de forces venues d'Érythrée, pays bordant le nord du Tigré qui a déjà prêté main forte à l'armée éthiopienne pendant la première phase du conflit.
Le bilan de cette guerre est inconnu. Elle a été marquée par des exactions sur les civils commises par les deux camps, a provoqué le déplacement de millions de personnes et plongé des centaines de milliers d'autres dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.
Un rapport d'experts de l'ONU a accusé lundi le gouvernement fédéral et ses alliés de crimes contre l'humanité et d'utiliser la famine comme une arme de guerre, en bloquant les services de base et les accès à cette région, où 90% de la population a un besoin urgent d'assistance humanitaire.
Le gouvernement a rejeté ce rapport, dénonçant des conclusions "contradictoires et partiales".
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