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Ethiopie : "l’Érythrée enflamme le conflit au Tigré", selon les USA

Le président érythréen Isaias Afwerki accueilli par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à l'aéroport d'Addis-Abeba, en Éthiopie, le 14 juillet 2018   -  
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Mulugeta Ayene/Copyright 2018 The Associated Press

Ethiopie

La présence érythréenne "enflamme le conflit au Tigré", selon l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique. Ce mardi, Mike Hammer a condamné les mouvements des soldats de Érythrée, estimant que cette présence attisait "une situation déjà tragique" dans cette région du nord de l'Éthiopie en guerre depuis près de deux ans.

Les combats, qui ont débuté en novembre 2020 entre autorités régionales rebelles issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et les forces progouvernementales, ont repris le 24 août après cinq mois de trêve.

Mardi, Getachew Reda, un porte-parole du TPLF a déclaré que Érythrée avait lancé une offensive à grande échelle. "L'Érythrée déploie l'ensemble de son armée ainsi que des réservistes. Nos forces défendent héroïquement leurs positions", a-t-il tweeté.

Le 1er septembre, les autorités tigréennes avaient dénoncé une offensive conjointe éthiopienne et érythréenne depuis la frontière nord du Tigré. "Nous avons suivi des mouvements de troupes érythréennes de l'autre côté de la frontière (au Tigré, ndlr)" et "nous les condamnons", a déclaré Mike Hammer, lors d'une conférence de presse.

"La présence de troupes érythréennes en Éthiopie ne sert qu'à compliquer les choses et à enflammer une situation déjà tragique", a affirmé Mike Hammer, qui s'est rendu en Éthiopie entre le 5 et le 16 septembre, où il a notamment rencontré le Premier ministre Abiy Ahmed.

"Tous les acteurs extérieurs doivent respecter l'intégrité territoriale de l'Éthiopie et éviter d'alimenter le conflit", a déclaré Mike Hammer, appelant "ceux qui pourraient être en mesure de communiquer directement avec Asmara" à agir car "cela est extrêmement préoccupant et doit cesser".

Selon les services diplomatiques britanniques et canadiens, l’Érythrée a décrété la semaine dernière une mobilisation de ses forces armées. L'Érythrée, un des États les plus fermés du monde, n'a pas commenté ces informations.

Les forces érythréennes ont combattu aux côtés des troupes fédérales éthiopiennes dans le Tigré lorsque la guerre a commencé en novembre 2020. Les forces érythréennes ont été impliquées dans certaines des pires atrocités commises lors du conflit - accusations qu'elles nient. La guerre a repris en août après une accalmie des combats en début d'année.

Le retour de la violence dans le nord de l'Éthiopie a totalement interrompu l'acheminement routier et aérien de l'aide humanitaire au Tigré et dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, dont les populations souffrent de la faim, selon l'ONU. Le bilan de cette guerre qui ravage le nord de l'Éthiopie depuis près de deux ans est inconnu.

Le conflit au Tigré, marqué par des exactions sur les civils commises par les deux camps, a provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. Selon un rapport, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont probablement été commis depuis le début du conflit.

L'entrée en force de l'Érythrée dans la guerre du Tigré semble devoir compliquer les efforts de paix entre les dirigeants tigréens et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a rétabli les liens avec l'Érythrée dès son arrivée au pouvoir en 2018.

Mais ce rapprochement a été considéré avec méfiance par les autorités tigréennes, pour qui le président érythréen Isaias Afwerki reste un ennemi, deux décennies après que l'Éthiopie et l'Érythrée ont mené une guerre frontalière sanglante.

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