Egypte
Chaque jour, près de 100 kg de déchets plastiques sont retirés du Nil, soit environ 40 tonnes par an. Depuis quelques années, les membres de l’association VeryNile se sont donnés pour mission de nettoyer le fleuve.
Leur action prend d’autant plus de sens cette année puisque l’Egypte accueillera en novembre la Conférence mondiale de l'ONU sur le climat (Cop27). Pour marquer le coup, VeryNile a décidé de frapper fort et d’utiliser le plastique récolté pour construire une pyramide.
"Nous avons choisi de construire une pyramide comme un énorme symbole égyptien. Elle est fabriquée avec des plastiques collectés sur le Nil afin de montrer au gens l’ampleur du problème. La collecte a duré 45 jours. Elle a été réalisée par six pêcheurs à qui nous avons acheté ce plastique. Cela leur a aussi permis d'avoir un revenu supplémentaire", explique Farah AbdElbakey, membre de l'association VeryNile.
Les pêcheurs font partie intégrante du projet de l’opération de nettoyage du Nil menée par l’association. Ils possèdent en effet de petits bateaux qui peuvent atteindre n'importe quel endroit sur le fleuve qu’ils connaissent mieux que personne.
"Nous avons passé trois ans à nettoyer le Nil, à acheter le plastique aux pêcheurs qui le récupèrent. Ils amassent plus de plastique que de poissons. Le plastique peut rester dans le Nil pendant des centaines d'années sans se décomposer", ajoute une autre volontaire, Hanaa Farouk.
Responsabiliser socialement et économiquement les pêcheurs est l’autre objectif de VeryNile. Ces pêcheurs ont conscience que la préservation du fleuve ramènera la biodiversité et donc plus de poissons.
"La quantité de poissons n'est plus aussi importante qu'avant, alors maintenant les pêcheurs participent au nettoyage du Nil pour avoir un revenu supplémentaire. Récemment, nous avons extrait des tonnes de plastique du fleuve. Ce plastique pollue, affecte nos vies, l'environnement et tout le reste", conclut Zeid Ehad, membre de l'association VeryNile.
Outre une incitation financière, les pêcheurs perçoivent aussi des aides sociales. Ils peuvent également participer à des formations et ateliers environnementaux. Toutes ces initiatives sont importantes quand on sait que la pollution du deuxième plus long fleuve au monde impacte aussi l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable.
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