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RDC : le lac Tanganyika engloutit ses riverains

La route sur le lac Tanganyika est bloquée le 30 mars 2015 par des blocs de pierre dans le village de Rutunga, dans la province de Bururi, à 35 km au sud de la capitale Bujumb   -  
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LANDRY NSHIMIYE/AFP

République démocratique du Congo

Ces dernières années, le lac Tanganyika, a englouti des maisons et des routes entières, laissant des dizaines de personnes sans abri.

Le vaste lac Tanganyika est le deuxième lac d'eau douce le plus profond du monde, après le lac Baïkal en Sibérie. Le lac est partagé entre quatre pays, la République démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie, le Burundi et la Zambie. Mais aujourd'hui, les eaux de ce géant engloutissent maisons et routes, laissant des dizaines de personnes sans abri.

Selon les experts, en raison de la persistance de fortes pluies, d'inondations, de vents violents et de bouleversements géologiques, les eaux du lac sont montées de peut-être plus de cinq mètres ces dernières années.

Les habitants de Kalemi, une province de la République démocratique du Congo située sur les rives du lac, ont été particulièrement touchés. Des dizaines d'entre eux ont perdu leur maison ou leur parcelle de terre, et beaucoup ont été contraints de trouver refuge ailleurs, notamment dans les écoles et les églises locales.

Aline Sikuli, une habitante de la région, montre des tas de débris et des squelettes de maisons détruites sur les rives du lac. Selon Mme Sikuli, la montée des eaux a détruit le port de la province, perturbant ainsi le commerce local.

"Nous vivons un cauchemar, le Tanganyika nous a tous détruits", dit-elle. 

Aluta Simba, un autre habitant, affirme que "seules des promesses" ont été faites par les autorités locales pour aider ceux qui ont été déplacés par la montée des eaux.

"La vie était meilleure avant que celle que nous menons aujourd'hui", a-t-il précisé.

"Je vis dans cette zone, mais sur tous les fronts, il y a eu des inégalités (en termes d'assistance et de personnes touchées), surtout au niveau social et économique."

"urgence humanitaire"

Les politiciens locaux - dont la sénatrice Francine Muyumba - qualifient désormais la situation d'"urgence humanitaire" et appellent le gouvernement congolais à résoudre la crise. La sénatrice dit qu'il est "important et urgent" que le gouvernement apporte des solutions aux citoyens en détresse.

"C'est une urgence humanitaire, vous savez que ces gens ont perdu leurs maisons, leurs biens, et aujourd'hui la plupart d'entre eux sont presque abandonnés", dit-elle.

Parmi ceux qui tentent de trouver des solutions, on trouve l'ancien ministre provincial du Tanganyika, Kaluma Abedi Ibrahim, qui supervisait auparavant les infrastructures, la planification urbaine, les affaires foncières et l'habitat.

Sur les murs de son bureau, on peut voir des plans pour le renforcement des rives du lac. Il affirme que, pour l'instant, il n'est pas prévu de drainer le lac.

M. Ibrahim, précise qu'en trois ans, le niveau d'eau du lac a augmenté de 5 à 6 mètres et a progressé vers l'intérieur des terres de 200 à 250 mètres.

Il affirme que la RDC et des endroits tels que Kalemie ont été affectés de manière disproportionnée en raison de facteurs géographiques. Selon lui, la situation pourrait encore se détériorer au cours des cinq prochaines années si aucune solution n'est trouvée.

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