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Kharim Khan : "Les Soudanais en ont assez des promesses"

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale, Karim Khan, s'exprime lors de sa visite du camp de Kalma à Nyala, au Soudan le 21 août 2022.   -  
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ABDELMONIM MADIBU/AFP or licensors

Soudan

Les Soudanais "en ont assez des promesses" et "ont soif de justice", a plaidé mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU le procureur de la Cour pénale internationale, regrettant le "recul" de la coopération des autorités soudanaises.

Karim Khan est actuellement en visite au Soudan, où il a rencontré mardi le numéro deux du régime militaire Mohamed Hamdan Daglo et devrait s'entretenir mercredi avec le général Abdel Fattah al-Burhane, arrivé au pouvoir lors du coup d'Etat d'octobre dernier, a-t-il indiqué.

Lors de ses visites sur le terrain au Darfour, où il a visité trois camps de déplacés, dont Kalma, il a été accueilli par la "gratitude" de la population. Mais "cette gratitude n'est pas proportionnelle à ce que nous avons fait", a-t-il déclaré lors d'une intervention en visioconférence.

Notant les progrès réalisés avec le début du procès contre un ancien chef de la milice janjawid, première personne à être jugée devant la CPI pour les atrocités commises au Darfour il y a près de 20 ans, il a toutefois appelé à "accélérer l'action".

"Le cauchemar de milliers d'habitants du Darfour n'est pas terminé" en partie en raison de l'absence de justice, justice qui "nécessite des actions, pas des mots. Ils en ont assez des promesses", a insisté le procureur. Et même s'il a salué les visas accordés à son équipe et lui pour cette visite, "d'après n'importe quel autre critère, la coopération a fait un pas en arrière ces derniers mois", a-t-il regretté.

Dans son rapport semestriel, le procureur appelle notamment les autorités soudanaises à fournir un libre accès aux documents d'intérêt pour les enquêtes de la CPI et aux témoins clés.

Karim Khan a d'autre part appelé le Conseil de sécurité à se rendre au Soudan.

"L'opportunité d'en apprendre plus, d'entendre certains survivants, certains habitants du Darfour qui vivent dans les camps, qui vous tiennent en haute estime et ont tant d'espoirs en vous, nous aiderait à réveiller nos engagements envers l'humanité et les obligations qui vous incombent en tant que membre du Conseil de sécurité".

Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan, a été ravagé par une guerre civile qui a débuté en 2003 entre le régime à majorité arabe d'Omar el-Béchir et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations.

M. Béchir a depuis été renversé en 2019 puis emprisonné et reste sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, tout comme d'autres figures de l'ancien régime, pour "crimes contre l'humanité" et "génocide" au Darfour.

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