Maroc
Le Maroc fait face à une quatrième année consécutive de faibles précipitations. Conséquence, le taux de remplissage moyen national de grands barrages dans le pays n’était que de 29,2 % jusqu’à la mi-juillet de cette année contre 45,2 % dans la même période l’année dernière.
Cette sécheresse est tout sauf une bonne nouvelle pour le secteur primaire marocain. Les agriculteurs s’attendent du reste à des rendements très faibles cette année.
" Cette année, il y a eu la sécheresse, il n'y a pas eu de production agricole. L’eau faisant défaut. Les quantités disponibles sont très insuffisantes. Pas facile de travailler.", explique Bella El Omari, agriculteur.
La faible pluviométrie n’est pas l’unique épine dans les pieds des agriculteurs marocains. Ils subissent aussi les affres de l’inflation.
"Les prix des aliments pour animaux et des engrais ont doublé, et quand nous demandons les raisons, on nous parle de l'augmentation des prix du carburant. Le kilo d’engrains est passé de 3,5 dirhams à 6 dirhams. Les vendeurs d'aliments pour animaux avancent les mêmes raisons, nous ne pouvons plus tolérer cette situation.", ajoute l'agriculteur.
Les chocs climatiques et hausse mondiaux des prix mettent en évidence la vulnérabilité de l’économie du pays. Des économistes plaident pour une solution durable au regard des effets des sécheresses de ces dernières années.
"La sécheresse au Maroc a toujours été considérée comme un problème circonstanciel mais c'est un problème structurel, et aujourd'hui il est nécessaire de le traiter en conséquence. Nous avons vu ce qui s'est passé récemment en termes de stress hydrique, ainsi que la courbe négative du marché international du blé, bien que les prix soient récemment revenus à leur niveau normal, cela confirme qu'il est nécessaire, dans les plus brefs délais, de traiter cette crise de manière sérieuse et structurelle.", souligne l'économiste Mehdi Fakir.
Pendant ce temps, selon l’agence de planification du Royaume, l’inflation a atteint 7,2 % en juin. L’un des niveaux les plus élevés depuis 2008.
"Nous avons remarqué une augmentation des prix, par exemple, du carburant et cela nous rend malades. Il y a beaucoup de pressions et le pouvoir d'achat du citoyen est faible, très difficile.'', affirme le jeune marocain Abdellatif Ait Amrane.
Rabat a décidé de mettre en œuvre un programme d'économie d'eau. Il interdit d'utiliser l'eau potable pour le lavage des voitures, le remplissage des piscines et l'irrigation des terrains de golf et des espaces verts. Une enveloppe d’un milliard de dollars est destinée a été débloquée pour aider les agriculteurs touchés par la sécheresse.
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