Angola
A moins de deux semaines d'une élection présidentielle annoncée tendue en Angola, les accusations fusent. L'opposition a démenti jeudi recevoir des fonds de la famille du défunt ex-président Jose Eduardo dos Santos, accusée d'avoir pillé le pays lusophone d'Afrique australe.
Le président sortant Joao Lourenço, désigné dauphin de Jose Eduardo dos Santos avant de lancer à la surprise générale une vaste opération "mains propres" visant son clan, avait accusé mercredi son principal opposant, Adalberto Costa Junior dit "ACJ", d'avoir des liens financiers avec eux.
"Cela n'existe pas", a déclaré lors d'un point-presse Faustino Mumbika, secrétaire national de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), historique parti d'opposition dirigé par "ACJ".
Pendant ses 38 ans de règne sans partage, Jose Eduardo dos Santos, décédé le mois dernier en Espagne, est accusé d'avoir dépouillé l'Angola pour enrichir sa famille alors que la plupart des 33 millions d'Angolais vit sous le seuil de pauvreté en dépit de la manne pétrolière.
Mercredi, Joao Lourenço a enfoncé le clou en jugeant lors d’un rassemblement de son parti, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), que l'UNITA était hypocrite d'accuser son gouvernement de ne pas s'attaquer à la corruption.
"Ils disent qu'ils veulent lutter contre la corruption, mais ils mangent dans l'assiette des corrompus qui ont fui le pays", a déclaré Joao Lourenço, allusion à plusieurs des enfants dos Santos, qui vivent à l'étranger alors qu'ils sont poursuivis pour corruption et blanchiment en Angola. Costa Junior, a-t-il ajouté, est "allié aux corrompus".
Faustino Mumbika a qualifié ces accusations de _"jeu politique"._Si l'UNITA et son leader "avaient reçu ces fonds, je peux vous assurer que le MPLA et son candidat Joao Lourenço nous auraient déjà annoncé les chiffres", a-t-il accusé.
En dépit de ces tensions, Joao Lourenço, s'adressant jeudi à des milliers de partisans dans son bastion de Ndalatando, à l'est de Luanda, a appelé chacun à respecter les résultats de l'élection, quels qu'ils soient.
"Le système actuel dispose de mécanismes crédibles pour garantir le respect de la loi avant, pendant et après la tenue des élections" le 24 août, a-t-il fait valoir, alors que nombre d'observateurs redoutent des irrégularités.
Le MPLA est au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.
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