Tchad
La junte militaire au Tchad a publié la liste des participants au dialogue de réconciliation nationale prévu le 20 août, selon un décret signé jeudi par le Premier ministre, l'opposition critiquant un débat "biaisé en amont".
Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021, son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d'un Conseil militaire de transition de 15 généraux. Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un "Dialogue national inclusif" avec toute l'opposition politique et tous les innombrables groupes rebelles.
Mais, après 30 années d’exercice du pouvoir très autoritaire par Idriss Déby, ce forum de réconciliation nationale, initialement prévu pour le 15 février, puis le 10 mai, avait été reporté, principalement parce qu'un pré-dialogue à Doha pour un accord de paix entre la junte et une cinquantaine de groupes rebelles piétine depuis cinq mois.
Selon un décret signé par le Premier ministre de transition nommé par la junte, Albert Pahimi Padacké, 1 360 personnes participeront au dialogue national inclusif, dont des représentants de la société civile, des syndicats et du gouvernement. Plusieurs dizaines de représentants des groupes armés doivent également y participer, en attendant la signature de l'accord avec la junte à Doha.
"C'est une structure qui est représentative", s'est félicité auprès de l'AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah. "Nous avons respecté un équilibre entre les différentes composantes de la société, alors que personne ne nous a obligé à faire ce dialogue".
"Ce débat est biaisé en amont, puisque nous estimons que 80% des participants sont des gens de l'ancien système, du pouvoir", a dénoncé l'opposant Succès Masra, président du parti Les Transformateurs. "Les autorités ont encore deux semaines pour revenir dessus et faire un dialogue vraiment inclusif", a-t-il poursuivi.
Dès les premiers jours, Mahamat Déby avait été adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, son armée étant l'un des piliers de la guerre contre les djihadistes dans le Sahel au côté des troupes françaises de l'opération Barkhane.
Toutefois, Paris, l'UE et l'UA avaient demandé que le premier délai de 18 mois ne soit pas prolongé. Les 18 mois sont censés s'achever en octobre 2022 mais des élections présidentielle et législatives sont difficiles à organiser dans un délai aussi court.
Et l'hypothèse d'un dialogue "inclusif" censé les préparer sans une majeure partie des oppositions armée et non-armée en août semble repousser à un futur incertain la remise du pouvoir aux civils.
01:27
Grande Bretagne : Kemi Badenoch prend la tête du Parti Conservateur
02:18
Botswana : l'UDC arrive au pouvoir, l'opposition exulte
00:56
Soudan du Sud : la RJMEC appelle à un plan concret avant les élections
01:28
Botswana : "Nous avons perdu de manière significative", concède Masisi
01:04
Élections au Botswana : Mokgweetsi Masisi reconnaît sa défaite
01:04
Élections au Botswana : vers une victoire historique de l'opposition ?