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Ouganda : le président Museveni défend ses liens avec la Russie

Ouganda : le président Museveni défend ses liens avec la Russie
Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov et le président ougandais Yoweri Museveni à Entebbe, en Ouganda, le 26 juillet 2022   -  
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AP/Russian Foreign Ministry Press Service

Ouganda

Le président ougandais Yoweri Museveni a défendu mardi les bonnes relations de son pays avec la Russie, à l'occasion de la visite du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en tournée sur le continent africain.

"Comment être contre quelqu'un qui ne nous a jamais fait de mal ?", a lancé le président ougandais lors d'une conférence commune avec le ministre russe des Affaires étrangères. "Si la Russie fait des erreurs, nous leur disons. Quand elle ne commet pas d'erreur, nous ne pouvons pas être contre elle", a-t-il ajouté.

Au début de la guerre en Ukraine, Yoweri Museveni et son fils, le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba, ont fait des commentaires publics largement considérés comme favorables à la Russie.

Des officiers russes aident régulièrement l'Ouganda à entretenir son équipement militaire et les autorités ont récemment passé un contrat avec une entreprise russe qui installera des dispositifs de localisation dans les véhicules militaires pour lutter contre la criminalité violente.

Invasion russe

L'Ouganda figurait parmi 17 pays africains à s'abstenir lors d'un vote en mars sur une résolution de l'ONU condamnant l'invasion russe de l'Ukraine. De nombreux pays sur le continent ont toutefois été sévèrement frappés par les conséquences économiques de la guerre, qui a fait flamber les prix des céréales et du carburant.

Sergueï Lavrov a fait valoir que la Russie n'était pas responsable des "crises de l'énergie et des denrées alimentaires""Il y a une campagne très bruyante autour de cela, mais nos amis africains en comprennent la cause profonde", a-t-il déclaré.

"Elles (ces crises) ne sont pas liées à ce qui se passe dans le cadre de l'opération militaire spéciale", a-t-il ajouté, utilisant la terminologie du Kremlin pour désigner le conflit en Ukraine.

Cette tournée de Serguei Lavrov en Afrique, qui l'a précédemment vu se rendre en Égypte et au Congo, intervient après un accord majeur signé vendredi entre la Russie et l'Ukraine, sous l'égide des Nations Unies et de la Turquie, pour permettre notamment l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine.

Politique étrangère

Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs affirmé que le rôle de l'Afrique "augmentera significativement" à l'avenir dans la politique étrangère de la Russie.Yoweri Museveni a, lui, indiqué que Kampala coopérerait avec Moscou dans plusieurs domaines, comme l'énergie, l'agriculture et les vaccins. "Notre intérêt avec la Russie, c'est que lorsqu'il y a des progrès avec la Russie, nous (l'Afrique) en bénéficions", a-t-il déclaré.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également déclaré que son pays était favorable à une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU visant à donner un rôle plus important aux pays en développement, notamment aux pays africains.

"Nous avons confirmé nos positions en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré Serguei Lavrov. "Le principal problème ici est la sous-représentation des pays en développement au Conseil de sécurité et la seule solution à ce problème est une plus grande représentation des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine."

Ces derniers mois, les dirigeants africains ont fait pression pour que l'Afrique soit représentée de manière permanente au Conseil de sécurité. La question de la réforme du Conseil, qui compte 15 membres, suscite des débats depuis des décennies.

Conseil de sécurité

Le president ougandais a déclaré plus tôt cette année que les réformes mettraient fin à ce qu'il a décrit comme des "erreurs", telles que l'éviction du pouvoir du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui a régné pendant 42 ans avant d'être chassé par un soulèvement en 2011, puis capturé et tué.

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité reflètent la structure du pouvoir international à la fin de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et la Grande-Bretagne. Les dix autres sièges du Conseil sont attribués à tour de rôle aux membres de l'ONU pour des mandats de deux ans.

Bien qu'il existe un large soutien en faveur d'une refonte du Conseil afin qu'il reflète les réalités mondiales actuelles, les efforts se sont enlisés dans des rivalités nationales et régionales.

L'Union africaine a demandé que le Conseil soit élargi à 26 membres, avec six sièges permanents supplémentaires, dont deux pour l'Afrique avec droit de veto, et cinq sièges non permanents pour l'Afrique.

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