Burkina Faso
La situation humanitaire et sécuritaire du Burkina Faso reste "difficile", ont estimé jeudi des experts de la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) qui réclame à ce pays un calendrier de transition "raisonnable".
"Ce que nous avons indiqué" dans un rapport conjoint, "c'est que la situation humanitaire et sécuritaire reste difficile" au Burkina Faso, a déclaré jeudi soir le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, qui dirigeait la délégation avec la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway.
Selon lui, "il faut évidemment prendre la mesure de cette situation, sur la base de ce rapport qui va être soumis aux chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO". La junte a fixé à trois ans la période de transition avant la tenue d'élections, mais la CEDEAO souhaite que sa durée soit revue à la baisse.
L'organisation ouest-africaine avait demandé fin mars au Burkina Faso de donner un nouveau calendrier "raisonnable" de la transition d'ici le 25 avril, mais Ouagadougou a demandé un délai supplémentaire.
Coup d'État
Le gouvernement issu du coup d'État avait par la suite demandé l'envoi d'une mission "militaire, politique et humanitaire" de la CEDEAO pour évaluer la situation nationale, avant de se prononcer sur sa demande d'écourter la période de transition.
A la demande du gouvernement burkinabè, la délégation d'experts de la CEDEAO a évalué pendant trois jours la situation sécuritaire au Burkina Faso et "a pu visiter certains sites", selon Jean-Claude Kassi Brou.
Ces visites ont eu lieu dans les localités de Kaya et Barsalogho, épicentres de la crise dans le nord du pays, a précisé la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba.
"Cette mission d'évaluation constitue une étape importante dans la poursuite des consultations entre le Burkina Faso et la CEDEAO" et "l'accompagnement du processus de transition", a estimé Olivia Rouamba. "Les deux chefs de délégation ont réaffirmé la volonté d'œuvrer à la réussite de ce processus", a-t-elle ajouté.
Violence djihadiste
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le lieutenant-colonel Damiba a renversé Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence djihadiste, et a fait du rétablissement de la sécurité sa "priorité".
Le Burkina Faso est suspendu des instances de la CEDEAO depuis le coup d'État qui a porté au pouvoir fin janvier le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
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