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Étudier les fleuves africains pour mesurer la pollution des océans

La crique naturelle de Hout Bay, près du Cap, le 3 décembre 2009.   -  
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FRANCOIS-XAVIER MARIT/AFP

Afrique du Sud

Des scientifiques ont entamé samedi une mission de cinq mois pour étudier comment la pollution plastique dans les principaux fleuves d'Afrique et les contraintes du changement climatique ont un impact sur les micro-organismes de l'océan Atlantique.

L'enquête est menée depuis la goélette de recherche Tara, âgée de 33 ans, qui est arrivée vendredi au Cap, en Afrique du Sud, avant l'expédition le long de la côte ouest-africaine. Les chercheurs analyseront comment les nutriments et la pollution des principaux fleuves africains (le Congo, l'Orange, la Gambie et le Sénégal) affectent l'Atlantique.

Ils remonteront aux sources de la pollution plastique à l'embouchure des fleuves, afin de comprendre leur répartition et les types de matériaux impliqués. La station de recherche lancera également des filets pouvant aller jusqu'à 1 000 mètres sous la surface de l'océan, afin de recueillir des échantillons d'écosystèmes appelés "microbiomes", qui seront analysés dans des laboratoires à terre. Les données recueillies permettront de répondre à des questions essentielles sur les océans de la planète.

Les chercheurs étudieront également le courant de Benguela, qui remonte de l'Afrique du Sud vers les côtes namibiennes et angolaises.

"On obtient plus de nutriments ici que partout ailleurs dans le monde", explique Emma Rocke, 42 ans, chargée de recherche à l'université du Cap, qui travaille sur le navire.

"Comprendre cela, et le caractériser au niveau du microbiome est quelque chose qui n'a jamais vraiment été fait, et plus i__mportant encore, ce n'est pas intégré dans les modèles de changement climatique".

Selon elle, les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies publiés jusqu'à présent ne tiennent pas compte du microbiome, "pourtant, sans lui, la vie océanique n'existerait pas". Les biologistes marins étudieront ensuite un courant ascendant au large des côtes sénégalaises, le troisième plus puissant au monde après le Benguela et le système ascendant Pérou-Chili.

Le navire Tara en est à sa 12e mission mondiale et il implique 42 institutions de recherche dans le monde.

Romain Trouble, 46 ans, directeur exécutif de la Fondation Tara Ocean, a déclaré que c'était la première fois que le navire traversait la côte ouest-africaine. "Il y a très peu de données sur ce type de microbiome, d'espèces microscopiques, dans cet écosystème", a-t-il déclaré.

Thulani Makhalanyane, 37 ans, professeur d'écologie microbienne et de génome à l'université de Pretoria, se concentrera sur l'effet de l'agriculture et de la pollution plastique des rivières africaines.

"Dans les communautés côtières, nous nous attendons à trouver des preuves d'un degré élevé de pollution", a déclaré Makhalanyane. "Nous sommes également intéressés par d'autres pollueurs qui ne sont peut-être pas aussi bien caractérisés, des choses comme les gènes de résistance aux antibiotiques".

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