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Inondations en Afrique du Sud : "Nous souffrons"

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Afrique du Sud

La région de Durban en Afrique du Sud porte encore les stigmates de la tempête qui a dévasté la côte est du pays mi-avril. Le nettoyage rythme les journées, entre fatigue, lassitude et envie d’avancer malgré tout.

Assis au bord d'une route sous un soleil de plomb, des Sud-Africains de la banlieue de Durban attendent depuis des heures une livraison d'eau potable : le dixième jour sans eau depuis les inondations meurtrières.

Au moins 435 personnes ont été tuées et des milliers sont sans foyer après les fortes pluies qui ont duré une semaine. La plupart des victimes ont été recensées dans la région de la ville portuaire de 3,9 millions d'habitants, dans le KwaZulu-Natal.

Les crues et les glissements de terrain ont détruit routes, ponts et canalisations. "Nous ne survivrons pas sans eau", dit Spha Dumasani, 35 ans, qui attend, assis sur un seau désespérément vide, en haut de cette colline.

Les camions-citernes envoyés par les autorités ne sont pas arrivés jusqu'ici, à Mariannhill. Un véhicule est bien passé, vide. Le chauffeur a promis de faire le plein et de repasser. C'était il y a quatre heures. Depuis, toujours rien.

L'armée sud-africaine a annoncé avoir déployé pour l’instant 400 soldats sur un total de 10 000 prévus dans les opérations de secours. Le soutien aérien a été renforcé notamment pour acheminer des marchandises. Mais certaines zones restent inaccessibles.

Spha Dumasani raconte avoir survécu ces derniers jours en récupérant de l'eau d'une canalisation éventrée, plus bas. "Nous souffrons", avoue-t-il. "Nous avons besoin d'eau pour nous laver, cuisiner".

Des fonds exceptionnels pour l'aide aux sinistrés ont été promis. Le président Cyril Ramaphosa a déclaré l'état de catastrophe nationale.

Choléra

La société publique, Umgeni Water, a déclaré mercredi que deux des quatre principaux aqueducs qui acheminent l'eau vers la station de traitement alimentant la ville sont endommagés. Les réparations sont toujours en cours.

Si une partie de la fourniture en eau claire a été rétablie, il manque encore des dizaines de milliers de litres par jour pour desservir toute la population.

Les ONG se sont mobilisées et continuent à distribuer des bouteilles d'eau et de la nourriture, ainsi que des couvertures et des matelas.

Près de 4 000 maisons ont été détruites, plus de 13 500 endommagées. Des dizaines de personnes sont encore portées disparues, les hélicoptères continuent à survoler la ville.

Les autorités prévoient des centaines de millions d'euros de dommages.

"Plusieurs personnes ont la diarrhée. On ne sait pas de quoi ça vient, mais c'est apparu juste après la coupure d'eau", raconte Mthobisi Myaka, 23 ans. Son frère est malade.

Il explique avoir fait bouillir l'eau qu'il avait récupérée, avec du charbon et du bois ramassé dans les débris de la tempête sans précédent qui a frappé le pays. Mais il n'est pas sûr que ça suffise.

Les autorités de santé ont mis en garde contre les maladies comme le choléra, véhiculées par la consommation d'eau sale.

"Nous craignons qu'en peu de temps nous connaissions une recrudescence de cas de maladies d'origine hydrique parce que les gens s'approvisionnent en eau à partir de sources peu fiables", explique à l'AFP le Dr Mvuyisi Mzukwa, président de l'Association médicale sud-africaine.

"Cette eau peut être contaminée, ce qui peut conduire à des cas de maladies entériques où les gens développent des diarrhées", poursuit-il.

L'étendue des dégâts sur le réseau est toujours en train d'être établi. Les travaux devraient commencer seulement d'ici dimanche.

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