Afrique du Sud
Ces femmes traversant d'un pas cadencé la cour de la Chrysalis-Academy, font partie des élèves de cet établissement du Cap, qui tente d'offrir un avenir aux jeunes de quartiers gangrenés par les gangs. Les internes ici viennent de quartiers plombés par un chômage massif et une criminalité omniprésente. L'académie veut donner des ailes à ces jeunes à des milieux défavorisés.
Ils nous traitent comme des femmes, mais ils nous rendent indépendantes. Ils nous font savoir que nous pouvons le faire. Même si vous pensez que vous ne pouvez pas le faire. Ils nous font croire que nous pouvons le faire. Ils nous donnent une force que nous ne savions même pas que nous avions explique une élève.
Chrysalis propose des formations sur trois mois pour les 18-25 ans des quartiers, en rupture scolaire et sans projet. Sa directrice Lucille Meyer y encourage des pratiques permettant de renforcer la résilience et distancier les traumatismes : nous voulons spécifiquement nous concentrer sur les femmes. Parce que dans la société en général, les femmes, et en particulier les femmes noires, sont toujours à la queue en ce qui concerne les opportunités.
Les cours intensifs se déroulent en plusieurs phases, d'abord des ateliers visant la maîtrise personnelle, le leadership. Ensuite, deux semaines en pleine nature puis une journée d'isolement et de jeûne sur le campus.
Enfin, quatre semaines de préparation à un métier : initiation à la cuisine, au secourisme, aux métiers de la police, avant d'être placés pendant un an pour un premier emploi.
Je pense qu'il devrait y avoir plus de programmes qui devraient être faits dans nos communautés, pas seulement pour autonomiser les femmes. Mais aussi, je pense que nous devrions commencer un peu plus tôt avec notre programme pour qu'une fille de 12 ans qui est en train de vivre son cycle menstruel commence déjà à devenir une dame et à se respecter elle-même et ce genre de choses souligne Emma-Jo, coordinatrice à Chrysalis Academy.
Chrysalis a ouvert ses portes, il y a une vingtaine d'années dans la ville du Cap, juste en face de la Pollsmoor Prison, où certains des criminels purgent de longues peines. Ici, les cours développent la forme physique, la rigueur, le bien-être psychologique et les compétences. Téléphones portables, drogues et cigarettes sont interdits au sein de l'établissement, mais des élèves appeler leurs proches quelques fois pendant le séjour et leur écrire. Des séances de thérapie sont disponibles pour qui veut.
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