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Centrafrique : libération des 4 militaires de l'armée française

Des Casques bleus à Bangui, en Centrafrique   -  
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Adrienne Surprenant/Adrienne Surprenant / Collectif Item

République Centrafricaine

Les quatre militaires de l'armée française opérant sous la bannière de l'ONU arrêtés il y a trois jours en Centrafrique et accusés sur les réseaux sociaux d'avoir voulu "assassiner" le chef de l'Etat ont été remis en liberté jeudi.

"Les quatre membres du personnel de la Minusca (la mission de l'ONU en Centrafrique) arrêtés à l'aéroport de Bangui viennent d'être libérés", a annoncé sur Twitter le chef de la Minusca Mankeur Ndiaye. L'information a été confirmée par l'ambassade de France à Bangui, sur Twitter, et par le parquet de Bangui à l'AFP, sans plus de détails.

Les quatre militaires du corps de la Légion étrangère de l'armée française, de nationalités française, roumaine, italienne et bulgare, avaient été appréhendés par les forces de sécurité alors qu'ils étaient en treillis, lourdement armés et munis de leurs badges de la Minusca, à bord d'un véhicule blindé banalisé lundi devant l'aéroport de Bangui.

L'ambassade de France et l'ONU avait immédiatement indiqué qu'ils étaient membre de la sécurité rapprochée du chef d'état-major de la force de maintien de la paix de la Minusca, le général Stéphane Marchenoir, qu'ils venaient de déposer pour prendre un avion pour Paris.

Mais immédiatement, des photographies de leur arsenal bien disposé au sol ainsi que de leurs papiers d'identité, comme une vidéo de leur arrestation, avaient été abondamment diffusées sur des comptes privés sur les réseaux sociaux, certains les accusant d'avoir voulu "assassiner" le président Faustin Archange Touadéra qui venait d'atterrir à Bangui.

- "Manipulation grossière" -

L'ONU et la France avaient dénoncé une "manipulation grossière" mais le parquet de Bangui avait ouvert le lendemain une "enquête régulière pour faire la lumière sur les faits".

La France reproche régulièrement à la Centrafrique d'être "complice" d’une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou notamment par d'innombrables trolls sur les réseaux sociaux et dans certains médias.

De son côté, Moscou reproche à Paris d'accuser les paramilitaires de Wagner d'avoir fait main basse sur le pouvoir et les ressources du pays.

L'ouverture de l'enquête est survenue le jour même où la France et les Etats-Unis avaient accusé, par la voix de leurs ambassadeurs devant le Conseil de sécurité de l'ONU, les "mercenaires" de Wagner d'avoir "exécuté" et "massacré" des dizaines de civils en janvier.

Paris et Washington imputent également aux paramilitaires russes une campagne "systématique" de "terreur" en Centrafrique où ils combattent les rebelles aux côtés de l'armée régulière.

Une diplomate russe à l'ONU avait démenti et accusé Paris et Washington de vouloir discréditer les "spécialistes" russes en Centrafrique.

Dans ce pays en guerre civile depuis 2013 et face à une offensive menaçante de la rébellion il y a plus d'un an, le président Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie et mal entraînée et des centaines de paramilitaires russes étaient venus s'ajouter à de nombreux autres présents depuis trois ans. Des "instructeurs non armés" selon Moscou, des "mercenaires de Wagner" selon l'ONU et la France.

En quelques mois, ils avaient repoussé les groupes armés qui occupaient alors deux tiers du pays et récupéré la grande majorité du territoire. Mais au prix de violations des droits humains, accusent régulièrement l'ONU et la France.

A bord d'un "véhicule suspect", en possession de quatre pistolets automatiques, trois fusils d'assaut, une mitrailleuse et des grenades, les quatre hommes se trouvaient "à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel", avait assuré mardi le procureur de la République de Bangui, Laurent Lengande, ajoutant: "Le véhicule était suivi par les services de renseignements de la police depuis deux mois".

Mercredi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait exigé leur "libération immédiate", assurant que la procédure établie entre l'ONU et la Centrafrique en cas de soupçon d'infraction concernant des personnels onusiens "n'avait pas été respectée".

"La gravité de ces arrestations n'est pas à négliger", a déclaré à l'AFP peu après leur remise en liberté un haut responsable de l'armée française.

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