République Centrafricaine
Un expert indépendant de l'ONU nommé Yao Agbetse, accuse les autorités centrafricaines et les paramilitaires russes d'"e_ntraver systématiquement le travail des enquêteurs_" et dénonce "les abus des alliés russes contre la population civile".
Lors d'une conférence de presse à Bangui, Yao Agbetse a déclaré "les alliés russes sont les auteurs de plusieurs exactions contre la population civile, comme le fait de se rendre dans les villages et de menacer la population, de tirer avec des armes sur des animaux comme les vaches, et de prendre possession d'un certain nombre de bovins sans en payer le prix aux éleveurs ou aux agriculteurs."
"Il n'est pas acceptable qu'il y ait des obstacles, que ces obstacles viennent des FACA (Forces armées centrafricaines), des forces de sécurité intérieure, des groupes armés ou des alliés russes, pour nous c'est inacceptable" a t-il ajouté.
En 2021, l'ONU a accusé les mercenaires russes et les forces centrafricaines d'abus, parallèlement à sa condamnation permanente des crimes commis contre les civils par les groupes rebelles du pays.
Dans le nouveau rapport, qui couvre la période d'octobre à février, António Guterres évoque en particulier une opération menée près de Bria, à quelque 600 kilomètres au nord-est de la capitale Bangui, par l'armée nationale et des paramilitaires. L'opération, qui s'est déroulée à la mi-janvier, a fait "17 morts parmi les civils" et entraîné le déplacement de la population générale, indique le rapport, sans donner plus de détails.
António Guterres a indiqué que la mission de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA) s'est vu refuser l'accès à l'armée et à "d'autres personnels de sécurité" à trois reprises en janvier, sous le prétexte que les sites où les événements préoccupants se sont produits "étaient privés." La MINUSCA compte environ 15 000 soldats et policiers, avec un budget annuel d'environ 1 milliard de dollars.
Au cours de la période considérée, "le personnel humanitaire a continué d'être pris pour cible par des groupes armés, les forces de défense et de sécurité nationales et d'autres personnels de sécurité", a déclaré António Guterres. "La situation humanitaire a continué à se détériorer" depuis octobre, a-t-il dit, ajoutant que 63 % de la population (soit 3,1 millions de Centrafricains) ont besoin d'une protection et d'une aide humanitaire, le niveau le plus élevé depuis cinq ans.
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