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Tunisie : les juges toujours vent debout contre la dissolution du CSM

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Tunisie

En Tunisie, après les manifestations, les membres de l'Association des juges tunisiens ont tenu une réunion d'urgence samedi, pour contester la décision du président Kais Saied de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature.

Les juges sont en grève depuis mercredi en Tunisie, berceau des soulèvements arabes de 2011, pour protester contre la décision prise par Kais Saied le week-end dernier de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), quelques mois après un coup de force en juillet.

Lors du rassemblement organisé jeudi dans le centre de Tunis, la police a observé les manifestants qui scandaient "rétablissez le CSM" et "le peuple veut un système judiciaire indépendant". Certains tenaient des pancartes qualifiant la décision de Saied de "violation des droits et libertés" et affirmant qu'"il n'y a pas de démocratie sans un système judiciaire indépendant".

Kais Saied a longtemps accusé le CSM de bloquer des enquêtes politiquement sensibles et d'être influencé par son ennemi juré, le parti d'inspiration islamiste Ennahdha. En annonçant qu'il allait le dissoudre, il a déclaré qu'il n'avait pas l'intention d'interférer avec le système judiciaire, mais les groupes de défense des droits et les puissances mondiales ont qualifié cette décision de pas en arrière.

Le chef de l'Etat qui s'est octroyé à la fin de l'année dernière le pouvoir de légiférer, a déclaré jeudi qu'il prévoyait d'émettre des ordonnances dans les jours à venir pour dissoudre officiellement le CSM.

"Que ce soit clair : le conseil sera dissous et remplacé par un autre, par décret", a-t-il déclaré.

"La justice est un métier, pas une branche du gouvernement. Tous les juges sont responsables devant la loi."

Dans un communiqué jeudi, le CSM a déclaré qu'il "rejette totalement le recours aux décrets pour porter atteinte à la structure constitutionnelle du pouvoir judiciaire" et que toute alternative n'aurait aucune base légale. Certains avocats qui ont pris part au rassemblement ont publiquement critiqué les politiques de Saied dans le passé.

Mercredi, un groupe de 45 groupes de la société civile avait publié une déclaration rejetant "toute ingérence du pouvoir exécutif dans le travail du pouvoir judiciaire". Ils ont déclaré que le CSM, malgré ses "lacunes", était la seule institution garantissant l'indépendance du pouvoir judiciaire.

La décision de Saied, le 25 juillet, de limoger le gouvernement et de suspendre le Parlement a été saluée par de nombreux Tunisiens fatigués d'être gouvernés par des partis politiques considérés comme corrompus et égoïstes. Mais ses détracteurs l'ont accusé de pousser la Tunisie sur une pente glissante vers l'autocratie.

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