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Ouganda : l'écrivain Kakwenza Rukirabashaija de retour au tribunal

L'écrivain satirique Kakwenza Rukirabashaija.   -  
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2022

Ouganda

L'écrivain satirique et critique du gouvernement ougandais Kakwenza Rukirabashaija, a comparu ce lundi devant le tribunal pour demander le renvoi de son affaire devant une haute cour ainsi que la restitution de son passeport. Le tribunal a rejeté les deux demandes.

Arrêté le 28 décembre, l'écrivain a été inculpé le 11 janvier de "communication offensante" envers le président Yoweri Museveni et son fils, Muhoozi Kainerugaba, dans une série de publications sur Twitter.

Il y qualifiait ce général, que beaucoup voient comme le successeur de son père âgé de 77 ans, d'"obèse" et de "rouspéteur". Kakwenza Rukirabashaija affirme avoir été torturé pendant des semaines en détention avant qu'un magistrat n'ordonne sa libération sous caution le 23 janvier dernier.

Kakwenza Rukirabashaija a posté des photos montrant de nombreuses cicatrices sur son dos, suscitant la colère de militants, de responsables politiques de l'opposition et d'autres personnes qui demandent des comptes. Il a perdu sa tentative de récupérer son passeport auprès des tribunaux, un magistrat ayant jugé lundi qu'il n'avait pas prouvé l'urgence de son voyage. Mais l'écrivain insiste sur le fait qu'il doit bénéficier de meilleurs soins à l'étranger. Il dit avoir été contraint de se tenir devant une caméra et de présenter ses excuses aux membres de la première famille.

"Ils ont commencé à utiliser une paire de pinces et ont arraché la chair de mes cuisses et de partout", a-t-il déclaré dans un compte rendu au journal local Daily Monitor. "Ce jour-là, j'ai cru que j'allais mourir et j'ai pensé à dénoncer ma citoyenneté ougandaise" a t-il ajouté.

L'avocat de Rukirabashaija pense que son client était sous la garde du Commandement des forces spéciales, une unité de l'armée qui protège la première famille. Le Commandement des forces spéciales n'a pas commenté les allégations selon lesquelles ses membres détenaient l'écrivain. Il n'a pas non plus répondu aux allégations de torture.

Les États-Unis et l'Union européenne tirent la sonnette d'alarme

Dans une déclaration faite lundi, la délégation de l'Union européenne en Ouganda s'est dite préoccupée par "une situation qui, depuis plus d'un an, a vu une augmentation significative des rapports de torture, d'arrestations arbitraires, de disparitions forcées, de harcèlement ainsi que d'attaques contre des défenseurs des droits de l'homme, des membres de l'opposition et des militants des droits environnementaux".

Cette déclaration fait suite à un communiqué publié vendredi par les États-Unis, qui ont cité des "récits récurrents et crédibles" de disparitions forcées et de torture par les forces de sécurité qui "donnent une mauvaise image" du gouvernement du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

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