Algérie
Le parquet a requis mardi 20 ans de prison ferme pour corruption à l'encontre de l'ex-ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil, en poste pendant 10 ans sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika et qui se trouve en fuite à l'étranger.
"Le procureur du tribunal de Sidi M'hamed à Alger a requis 20 ans de prison ferme contre Chakib Khelil et dix ans ferme pour l’ancien patron du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Meziane, jugé lors du même procès", a indiqué l'agence APS.
Les peines de prison requises sont assorties de lourdes amendes avec confiscation de tous les bien de Chakib Khelil ainsi que ceux de sa famille, selon l'agence. Le parquet a également demandé la confirmation du mandat d'arrêt international lancé en 2019 contre Chakib Khelil, en fuite à l'étranger, a ajouté l'agence.
Les deux anciens hauts responsables sont poursuivis avec d'autres co-prévenus pour "corruption dans l'affaire du complexe gazier d'Arzew (Oran, ouest)", "octroi d'indus privilèges", "abus de fonction" et "conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation", selon l'agence de presse APS.
Secteur énergétique
Chakib Khelil est jugé par contumace alors que Mohamed Meziane purge une peine de prison en Algérie dans le cadre d'une autre affaire. Lors de ce procès, plusieurs entreprises étrangères actives dans le secteur énergétique sont également poursuivies, selon l'APS qui n'en précise pas les noms.
Chakib Khelil, 82 ans, avait quitté le gouvernement en 2010 après avoir été éclaboussé par des accusations de malversations financières contre le PDG et des hauts cadres de l'époque du groupe Sonatrach, finalement condamnés.
Versement de commissions
En 2013, la justice algérienne avait émis un mandat d'arrêt international contre lui dans le cadre d'une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI pour l'obtention de contrats en Algérie, scandale qui a fait l'objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie.
Réfugié aux Etats-Unis, il était rentré en 2016 en Algérie après l'abandon des poursuites contre lui avant de repartir à l'étranger lorsque la procédure a été relancée. Après la chute d'Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression des manifestations du Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage.
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