Afrique du Sud
La commission chargée d’enquêter sur la corruption pendant les neuf années de la présidence de Jacob Zuma a remis mardi, le premier volume de son rapport au président Cyril Ramaphosa.
‘’ Capture de l’Etat’’, c’est sous ce nom que des sud-africains qualifient les malversations financières supposées érigées en mode de gestion pendant le pouvoir du successeur de Cyril Ramaphosa. Le pays était notamment selon des langues, sous la coupe des Gupta, une richissime famille indienne, exilée aujourd’hui à Dubaï.
Cette fratrie avait notamment la mainmise sur les contrats publics du pays. Sa proximité avec Jacob Zuma faisant foi.
Le rapport remis mardi à son successeur est le fruit de 4 années de travail sur des allégations de corruption au sommet de l’Etat. C'est la conclusion de "quatre années éreintantes", a déclaré le juge Raymond Zondo, qui préside cette commission mise en place, ironie du sort, par Jacob Zuma lui-même en février 2018 pour tenter de montrer patte blanche face aux pressions.
Le président sud-africain, recevant le document a salué ‘’ un moment décisif dans l'effort du pays pour mettre définitivement fin à l'ère de la capture de l'État, et pour restaurer l'intégrité, la crédibilité et la capacité de nos institutions, mais surtout, de notre gouvernement’’.
Le volet mis à la disposition du président porte notamment sur la compagnie aérienne sud-africaine, South africa Airways, et les services fiscaux du pays.
" Nous allons examiner le rapport et, comme vous le dites à juste titre, quelles que soient les agences et nous en avons tellement dans notre pays qui peuvent avoir le sentiment qu'il y a certaines choses qu'elles ont examinées pendant une période, et que le rapport confirme ou consolide leur pensée, elles devraient aller de l'avant et agir selon leurs motivations. Mais en ce qui nous concerne au gouvernement, comme je l'ai dit, nous ne ferons pas vraiment de commentaires tant que nous n'aurons pas notre propre opinion sur le rapport et que nous ne l'aurons pas examiné.", a déclaré Cyril Ramaphosa lors de la réception du document.
En réalité, le chef de l’Etat sud-africain ne veut pas aller vite en besogne. Il attend certainement d’avoir l’ensemble du travail des enquêteurs avant de se prononcer sur la marche à suivre. Deux autres volumes de l’enquête sont, en effet, attendus fin janvier puis fin février. Le président devra ensuite décider et annoncer devant le Parlement d'ici fin juin quelles suites leur donner.
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