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Afrique du Sud : un eldorado pour les LGBTQI+ ?

Afrique du Sud : un eldorado pour les LGBTQI+ ?
Des personnes regardent des membres de la communauté LGBT défiler lors de la Pride de Pretoria, le 4 décembre 2021   -  
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GUILLEM SARTORIO/AFP or licensors

Afrique du Sud

Avec ses lois parmi les plus progressistes au monde, l'Afrique du Sud attire des migrants LGBTQ+ de tout le continent qui fuient les persécutions et l'homophobie.

Son frère l'a surpris au lit avec un homme. Pendant ses sept jours de fuite en bus vers l'Afrique du Sud, loin de sa famille et du Kenya qui le considère comme un criminel, James, désormais demandeur d'asile, rêve de liberté. Armé d'une bouteille, son frère a tenté de le frapper à la tête. "Il est devenu très agité, comme fou. Il a dit qu'il allait me tuer".

La police vient arrêter le jeune homme de 27 ans, en raison de son orientation sexuelle. Sans l'aide de militants et quelques pots-de-vin pour l'aider à "disparaître", il serait derrière les barreaux. Depuis un an, il vit dans une petite maison de la banlieue de Pretoria. Il a choisi l'Afrique du Sud car "c'était le seul endroit où je savais que le gouvernement accueillait les personnes queer". Mais ses espoirs ont vite fané.

Mariage homosexuel

Le pays a été le premier à interdire dans sa Constitution de 1996 la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Et en 2006, il a été le premier en Afrique à légaliser le mariage homosexuel, sur un continent où certaines sociétés conservatrices considèrent l'homosexualité comme un crime. Un eldorado, sur le papier...

De nombreux homosexuels réfugiés affirment être régulièrement victimes de discriminations. "Nous sommes jugés, volés, insultés et menacés de mort", dénonce James, qui a requis l'anonymat. "J'ai été harcelé tant de fois en marchant avec mes amis transgenres, simplement parce qu'ils sont comme ils sont", raconte-t-il amèrement.

Persécutions

Pendant longtemps, Junior a regardé sur son téléphone l'annuelle Gay Pride sud-africaine en rêvant, depuis sa Zambie natale, d'y participer un jour. Depuis, lui aussi a choisi de fuir son pays en raison de persécutions. Désormais en Afrique du Sud, il est fier d'avoir brandi à plusieurs reprises le drapeau zambien lors du fameux défilé, moulé dans un short arc-en-ciel.

Le jeune homme de 26 ans se bat toujours pour obtenir des papiers. Après des mois de procédures et d'interrogatoires déplaisants, inconfortables, l'immigration a rejeté sa demande d'un statut de réfugié. "Un des responsables a sorti une Bible et commencé à me sermonner sur l'homosexualité", se souvient-il. "L'Afrique du Sud a les plus belles lois", ajoute Junior avec tristesse, "mais les gens dans les administrations ignorent tout de l'homosexualité".

"Queer et noir"

Une nuit de 2017, il a été agressé sexuellement dans la rue par deux hommes, avant d'être chassé du poste de police où il s'était réfugié. Il a fallu qu'il revienne accompagné d'un de ses amis, un homme blanc, pour que les agents acceptent de prendre sa déposition.

"C'est plus difficile d'être queer quand on est noir" en Afrique du Sud, constate Junior, qui dit éviter de se promener dans la rue. Près de la fenêtre, un de ses amis, mannequin kényan, écoute d'une oreille. Parti depuis 2017, il a lui aussi été harcelé ici. Mais si peu comparé à ce qu'il a subi chez lui. Au Kenya, "tu ne peux même pas t'habiller d'une certaine façon..."

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