Cameroun
Dans la région de l’ouest du Cameroun, le conflit en zone anglophone poussent les habitants à fuir. La scolarisation des enfants est en déclin, beaucoup sont partis avec leur famille craignant les violences.
Dans une salle de classe, seuls huit collégiens sont présents. De nombreuses tables sont vacantes, le silence règne dans les couloirs de l'établissement. "Il y a beaucoup d'élèves qui sont partis de ce quartier pour étudier ailleurs car ils ont peur", déplore Isaac Bissong, directeur de l'unique collège encore ouvert. Le collège est situé à moins de 3 km de Buea, l'un des fiefs des séparatistes, théâtre de nombreux affrontements. En 2016, environ 600 élèves y étaient scolarisés, contre 69 aujourd'hui.
Le drapeau vert-rouge-jaune du Cameroun n'est pas hissé dans la cour de l'établissement, comme dans les autres écoles du pays. "Cela risquerait de nous attirer des ennuis", raconte M. Bissong.
"Des enfants meurent, des enseignants aussi pour avoir procuré une éducation que ces gens en armes ne veulent pas, estimant qu’elle n’est pas bonne pour leur région", déplore Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), en visite à Buéa.
"Enfants traumatisés"
De nombreuses familles ont fui les violences des zones anglophones depuis le début du conflit. A Souza, dans la région du Littoral, voisine du Sud-Ouest, une école accueille cette année 596 enfants anglophones déplacés, sur un total de 1.087 élèves. Dans les salles de cours, les élèves s'entassent parfois à 90 par classe.
"Beaucoup d'enfants sont traumatisés. Beaucoup ont vu des gens se faire tuer, leurs parents dans certains cas. Ils pensent, parfois en plein cours, à ce qu'ils ont vécu", explique Joseph Mencheng, un responsable de cette école.
Les séparatistes anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest attaquent régulièrement des écoles auxquelles ils reprochent d'enseigner en français, et tuent des fonctionnaires, dont des enseignants, qu'ils accusent de "collaborer" avec le pouvoir central de Yaoundé.
Le pays, majoritairement francophone, est dirigé par le président **Paul Biya.**Le conflit a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile. Selon l'Unicef, en 2019, quelque 850.000 enfants étaient privés d'école dans les régions anglophones.
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