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L'opposant Armel Niyongere appelle l'UE à ne pas se rapprocher du Burundi

Le président burundais Evariste Ndayishimiye   -  
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Mary Altaffer/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.

Burundi

L'avocat burundais en exil Armel Niyongere, figure de l'opposition, a appelé jeudi la communauté internationale et la France à ne pas reprendre la coopération avec le Burundi, où les droits de l'homme ne sont pas respectés, selon lui.

"Depuis la prise de pouvoir d'Evariste Ndayishimiye, le nouveau président élu en juin 2020, on constate une régression continue: beaucoup de cas de disparitions forcées, de torture, d'assassinats", détaille à l'AFP le président de l'Association des Chrétiens pour d'Abolition de la Torture (ACAT) au Burundi.

Condamné à la prison à vie dans son pays d'origine, en proie à des menaces pour avoir défendu plusieurs opposants, Armel Niyongere a trouvé refuge en Belgique en 2014.

"La France et l'Union Européenne toute entière devraient conditionner la reprise de la coopération au respect des droits de l'homme au Burundi", estime Armel Niyongere.

En juin, l'ambassadeur de l'UE au Burundi, Claude Bochu, avait annoncé travailler à une levée des sanctions européennes qui pèsent sur le pays depuis 2015, saluant "les évolutions positives initiées par le président de la République en termes de bonne gouvernance, d'Etat de droit et des droits de l'homme".

Ces sanctions budgétaires avaient été prises en réponse aux graves violations des droits de l'homme sous la présidence de Pierre Nkurunziza, prédécesseur d’Evariste Ndayishimiye.

L'annonce en 2015 de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une grave crise politique, marquée par des exécutions sommaires, disparitions, détentions arbitraires, tortures et violences sexuelles visant les voix dissidentes.

L'élection M. Ndayishimiye en mai 2020, après le décès soudain de M. Nkurunziza, a suscité un espoir d'ouverture.

Il a notamment gracié en décembre 2020 quatre journalistes du groupe de presse Iwacu, condamnés pour des infractions liées à la sécurité de l'Etat alors qu'ils menaient une enquête sur des affrontements armés.

Le militant des droits de l'homme Germain Rukuki, condamné à 32 ans de prison en 2018, a également vu sa peine réduite à un an de prison en juin dernier.

Mais la situation globale des droits humains reste "désastreuse" et s'est "à certains égards détériorée", a estimé la Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi dans un rapport en septembre.

L'ACAT-Burundi a, elle, comptabilisé 695 cas d'assassinats sous le mandat de M. Ndayishimiye. Et sur les 5.000 prisonniers politiques que le gouvernement avait promis de relâcher, Armel Niyongere estime que seuls 3 à 4.000 ont retrouvé la liberté.

"Toutes ces violations continuent à se commettre en toute impunité", affirme l'activiste. "Il n'y a pas d'enquête, pas de poursuite des auteurs présumés."

L'opposant met en cause les services de renseignement, qui relèvent de la présidence de la République, la police, l'armée, mais aussi les jeunes militants du parti au pouvoir, les Imbonerakure.

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