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Ligue des Champions, chasse gardée de l'Afrique du Nord

Ahly a remporté les deux dernières Ligue des Champions   -  
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KHALED DESOUKI / AFP

Ligue Africaine des Champions

Les supporters du Al Ahly égyptien règnent sur l'Afrique depuis deux ans maintenant. Le "club du siècle" compte 10 ligue des champions à son immense palmarès, un record qui le place de nouveau en favori de l'édition 2022.

Depuis le week-end dernier, les 16 équipes qualifiées pour la phase de groupe de la Ligue des Champions de la CAF sont connues et les clubs d'Afrique du Nord, qui se partagent le trône continental depuis 5 ans maintenant, dominent une fois de plus le plateau.

Le déséquilibre géographique est flagrant, face aux 8 formations venues des bords de la Méditerranée (Al Ahly et Zamalek (Egy), WAC et Raja (Mar),EST etESS (Tun), CRBetESS (Alg)), seul le sud du continent semble pouvoir rivaliser avec ses 5 représentants (Amazulu FC etMamelodi Sundowns (Afs), Petro de Luanda etSagrada Esperança (Ang) et Jwaneng Galaxy (Bot)). Et encore, si l'Union Africaine place le Soudan dans la zone Est du continent, ses racines footballistiques rapprochent plus Al Hilal etAl Merreikh de leurs voisins égyptiens.

Le Horoya guinéen se retrouve bien seul pour défendre l'honneur du football et se trouve même forcé de représenter l'Est complètement absent du tableau final.

Mais pourquoi une telle disparité régionale ?

Alors que le changement de siècle avait semblé vouloir replacer le foot sub-saharien sur la carte du continent (ASEC Abidjan 1998, Hearts of Oak 2000, Enyimba 2003, 2004), la tendance se confirme année après année.

Elle s'affirme même depuis 2017 et la nouvelle formule de la C1 et le passage d'un top 8 à une élite élargie à 16 clubs.

Les surprises sportives restent une explication, notamment quand on voit l'élimination prématurée du, jusque ici, Tout Puissant Mazembe. Les Congolais, cinq étoiles en 1967, 1968, 2009, 2010 et 2015, rêvaient d'un retour au sommet. Ils se sont fait surprendre par les Amazulu de Durban (0-0, 1-1). Une erreur de parcours payée cash.

En réalité, c'est surtout le manque de puissance financière qui handicape l'Afrique sub-saharienne, incapable de rivaliser avec les budgets des clubs arabes. Les sommes investies en Egypte sont, elles, pharaoniques au regard de la moyenne continentale.

Forcément, les meilleurs joueurs ivoiriens, sénégalais, camerounais, maliens délaissent leurs championnats nationaux pour rejoindre les ligues plus huppées du Maghreb dans un premier temps, la Premier League égyptienne ensuite. Le tremplin vers l'eldorado européen est idéal et les paies plus que doublées.

Le Malien Aliou Dieng, pion essentiel du récent triomphe du Ahly, a passé deux ans au Mouloudia d'Alger après son départ du Djoliba. L'été dernier, le champion de France Lille s'était montré très pressant mais s'était fait recaler par le géant cairote, comme les Turcs de Galatasaray quelques semaines plus tôt.

Le Mazembe dominateur d'il y a 10 ans avait profité de la fortune de Moise Katumbi pour se refaire une place dans la légende de la C1. Avant, il fallait une génération dorée comme celles de Tchiressoua Guel (ASEC 1998), du duo Emmanuel Kuffour-Ismael Addo (Hearts 2000) ou de Vincent Enyeama (Enyimba 2003/04) pour espérer soulever la C1.

Le fossé se creuse

Depuis l'Oryx de Douala de Samuel Mbappé Léppé, premier champion d'Afrique en 1965, 33 des 57 éditions ont été remportées par l'Afrique du Nord mais l'Afrique de l'Ouest et Centrale a longtemps contesté cette suprématie, avec tout de même 22 trophées cumulés.

Sur les 20 premières éditions, c'est l'Est porté par le football camerounais qui dominait outrageusement les débats avec 11 titres dont 3 pour le Canon Yaoundé. L'Afrique du Nord perce timidement avec quatre victoires partagées entre Algérie et Egypte.

La période suivante marque un tournant radical. La décennie est totalement confisquée par les clubs allant du Maroc (3 coupes) à l'Egypte (4) en passant par l'Algérie et la Tunisie (2 chacun).

Le Sud et l'Est du continent restent historiquement les parents pauvres de la Ligue des Champions. Il aura fallu attendre trente ans avant le premier des deux sacres sud-africains. En 1995, les Orlando Pirates de Mark Fish dominent alors les Mimos abidjanais.