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Pascal Affi N'Guessan : "Le Front Populaire Ivoirien a tourné la page"

(à gauche) Pascale-Mahé KEINGNA journaliste Africanews, (à droite) Pascal Affi N'Guessan, ancien Premier ministre de Côte d'Ivoire et président du Front Populaire Ivoirien   -  
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Côte d'Ivoire

Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire (27 octobre 2000 – 10 février 2003), président du Front Populaire Ivoirien et député de Bongouanou-Sous-préfecture est à Lyon en France pour participer à une réunion de l’Association Internationale des Régions Francophones.

Convié à cette Assemblée Générale en tant que député régional, il nous en dit plus sur les missions de l’AIRF pour la Côte d’Ivoire ainsi que sur l’actualité de son parti politique en pleine mutation.

Pascale-Mahé Keingna : Vous avez répondu présent à l’invitation de Laurent Wauquiez, président de l'AIRF, quelles sont concrètement les missions de l’Association Internationale des Régions Francophones pour la Côte d’Ivoire aujourd’hui ?

Pascal Affi N'Guessan : J'ai répondu à cette invitation en tant que président de la région de Moronou. Cette organisation regroupe un ensemble de régions francophones. C'est une plateforme d'expériences, de mutualisation des moyens et de réflexion sur l'avenir et la coopération des pays francophones d'Afrique et d'ailleurs.[...]

Actuellement par exemple, un contrat a été signé entre le ministère de l’hydraulique en Côte d’Ivoire et la région pour financer des appuis en faveur de la politique de l’hydraulique en Côte d’Ivoire, notamment mettre en place un réseau d’observation du débit des cours d’eau. Avec le réchauffement climatique, il faut toujours anticiper, avoir des statistiques sur l’évolution du débit de l’eau de manière à pouvoir planifier la mise en place des infrastructures, de collecte, de production et de distribution d’eau.

- Ces questions font partie j’imagine des sujets qui vous importent en tant que député. Vous avez choisi de boycotter le scrutin présidentiel pour lequel vous avez été candidat en décembre 2020, puis vous avez finalement participé aux législatives en vous alliant à d’autres partis de l’opposition. Qu’en est-il de cette alliance aujourd’hui ?

C’est une alliance qui s’est construite dans la précipitation, nous avions conclu une alliance circonstancielle, avec l’UDPCI, le COJEP, la plateforme AGIR de manière à essayer d’aller ensemble mais c’était de l’improvisation et nous n’avons pas pu obtenir les résultats que nous attendions.

- Comprenez-vous que cela puisse être difficile pour les Ivoiriens de suivre ce qui se passe avec ces vas-et-viens et ces alliances qui se défont ?

Non, cela relève de la cartographie politique, c’est parce que les Ivoiriens sont éparpillés entre les différents partis politiques, que la configuration est telle qu’elle se présente. Les partis politiques sont amenés à se rassembler et à essayer de conclure des alliances, et comme ce sont des alliances qui sont d’avantage électoralistes qu’idéologiques, elles se défont selon les circonstances et les intérêts des uns et des autres.

Une alliance peut être d’ordre idéologique c’est-à-dire "nous partageons des valeurs communes et nous nous mettons ensemble pour construire une alternative", à ce moment-là cette alliance peut être solide parce qu’il y a à la base l’adhésion aux mêmes valeurs et à un projet politique que nous pouvons formuler ensemble.

Pour le moment en Côte d’Ivoire, cette alliance d'ordre idéologique n'existe pas encore.

- Depuis 2014, le FPI est divisé. Aujourd’hui l’ancien président du Front populaire ivoirien, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a acté cette séparation en annonçant qu’il allait créer un nouveau parti politique. Comment expliquez-vous cette séparation ?

Je pense qu’il est le mieux placé pour l’expliquer, personnellement je ne me l’explique pas, parce qu’objectivement, rationnellement, je ne comprends pas la logique de cette séparation. Mais nous en avons pris acte, nous avons tourné la page et je me réjouis car la grande majorité des militants est restée fidèle au parti, à la lutte et à l’histoire du Front Populaire Ivoirien et toujours mobilisée pour qu’en 2025 nous ayons une chance de revenir au pouvoir.

- Comment envisagez-vous l’avenir du FPI ?

PAN : L’avenir du parti dans tous les cas n’est pas lié à la naissance d’un parti politique, notre avenir est lié à notre capacité à parler à nos compatriotes. Aujourd’hui nous continuons à consolider l’implantation de notre parti, et nous allons vérifier l’état d’avancement à l’occasion du congrès qui aura lieu le 13 novembre prochain (congrès exceptionnel du FPI), et puis nous allons nous déployer pour mieux faire connaitre notre projet de société, être plus attentifs aux préoccupations des Ivoiriens, leur faire des propositions concrètes sur la manière dont nous voyons la résolution des problèmes auxquels le pays est confronté.

Comment nous voyons la question de la réconciliation nationale, une question fondamentale. Un parti responsable qui a des défis à relever des adversités à surmonter mais qui reste engagé dans le processus démocratique dans la paix et dans la stabilité.

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