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Soudan : la Banque mondiale salue des "réformes courageuses"

Soudan : la Banque mondiale salue des "réformes courageuses"
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, et le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok à Khartoum, le 30 septembre 2021   -  
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ASHRAF SHAZLY/AFP or licensors

Soudan

Le président de la Banque mondiale, David Malpass, s'est rendu jeudi au Soudan, première visite depuis 50 ans d'un patron de cette organisation dans le pays, où il a mis en garde contre le risque de "dérapages politiques" et salué des "réformes courageuses".

Le Soudan connaît une transition difficile depuis l'éviction en avril 2019 d’Omar el-Béchir sous la pression de la rue, après 30 ans de règne sans partage. Le pays est actuellement dirigé par un Conseil souverain composé de civils et de militaires, censé assurer la transition vers un pouvoir civil. Fin 2020, le pays a été retiré par Washington de sa liste "noire" des pays soutenant le "terrorisme", - sur laquelle le pays figurait depuis 1993 - ce qui lui valait de lourdes sanctions économiques et faisait obstacle aux investissements étrangers.

Impactépar des années de mauvaise gestion et de sanctions, le Soudan a également été plongé dans une crise économique lorsque le Sud, riche en pétrole, a fait sécession en 2011 après des décennies de guerre, emportant avec lui plus de la moitié des recettes publiques et 95 % des exportations de pétrole. DavidMalpass s'est félicité des "réformes audacieuses" du Soudan, de son réengagement auprès de la communauté internationale et de l'apurement de ses arriérés de paiement à la Banque mondiale après l'octroi par les États-Unis d'un financement provisoire de 1,15 milliard de dollars.

Apurement de la dette

L'apurement de la dette a permis au gouvernement d'accéder à de nouveaux types de financement international pour la première fois en près de trois décennies. La Banque mondiale a déclaré en mai qu'elle avait alloué deux milliards de dollars au Soudan pour financer de grands projets d'infrastructure ainsi que d'autres projets au cours des 12 prochains mois.

"Il y a deux ans, le gouvernement de transition au Soudan a hérité d'une économie fortement endommagée après des décennies de conflits et d'isolement", a dit le président de la Banque mondialelors d'un discours à Khartoum. "Mais le pays a entrepris des réformes courageuses", a-t-il ajouté, faisant allusion aux mesures mises en place par Khartoum à la demande du Fonds monétaire international (FMI) : la suppression de subventions sur les carburants ou l'introduction d'un taux de change flottant.

Crise économique

Les réformes menées, qui ont suscité la grogne populaire, devraient permettre au Soudan un allègement de sa dette extérieure de 50 milliards de dollars (environ 42 milliards d'euros). "Il est toutefois important d'éviter les dérapages politiques parce qu'il ne peut y avoir de développement sans paix et stabilité", a ajouté David Malpass, en référence au putsch manqué du 21 septembre à la suite duquel 11 officiers ainsi que des civils ont été arrêtés.

Selon les analystes, cette tentative de coup d'Etat met en lumière les difficultés de la transition politique soudanaise, fragilisée par la fragmentation des groupes politiques et la crise économique. "Votre visite intervient à un moment clé dans l'histoire du Soudan", a salué le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok devant la délégation de la Banque mondiale, des ministres soudanais et d'autres responsables.

Grogne populaire

En juin, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays, réclamant la démission du gouvernement d'Abdallah Hamdok. La grogne populaire est accentuée par les réformes mises en place à la demande du FMI et qui ont fait gonfler l'inflation.

La pandémie de coronavirus avait "eu pour conséquence l'augmentation du taux de pauvreté après des décennies de déclin régulier", a noté David Malpass. Cette crise sanitaire "a poussé près de 100 millions de personnes dans l'extrême pauvreté, et 100 millions de plus dans la pauvreté, beaucoup d'entre elles vivant dans des pays en développement", a-t-il affirmé selon un communiqué de la Banque mondiale.

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