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Soudan : le général Abdel Fattah al-Burhane appelle à l'unité

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Soudan

Le gouvernement soudanais a appelé à l’unité mardi après l’échec de coup d’Etat déjoué dans le pays. Tentative attribuée aux soldats des blindés de l’armée, jugées proches de l’ex-président Omar el-Béchir.

Mardi, le porte-parole du Conseil de souveraineté, organe en charge de la transition post-Omar el-Béchir a mis fin aux inquiétudes de la population : ‘’ tout est entré dans l’ordre’’, a expliqué Mohamed al—Faki. Alors qu’une frange de l’armée a tenté quelques heures plus tôt de prendre le contrôle du pays.

"Une tentative manquée de coup d'Etat, menée par un groupe d'officiers des forces armées et de civils issus de l'ancien régime, a été maîtrisée à l'aube", a déclaré à la télévision d'Etat le ministre de l'Information, Hamza Baloul.

Inadmissible pour le général pour le Abdel-Fattah Burhan, président du Conseil Souverain du pays a appelé à l’unité, face à ce que Khartoum présente comme une tentative des hommes fidèles à Omar el-Béchir, déchu en avril 2019.

" Nous ne remettrons pas le Soudan à un parti inconnu, nous ne remettrons pas le Soudan à des forces inconnues. Nous voulons remettre le Soudan à des forces nationales qui veilleront à sa sécurité, à sa sûreté et à son unité, ainsi qu'à son peuple, dont nous nous soucions tous maintenant et dont nous cherchons à améliorer la condition. Nous gardons l'espoir que nous finirons par nous unir en tant que forces civiles et militaires pour construire le Soudan dont rêvent nos enfants, le Soudan des vrais slogans, de la liberté, de la paix et de la justice.", a expliqué le général Abdel-Fattah Burhan.

Abdel Fattah al-Burhane s'est rendu au campement militaire al-Shajara (sud de la capitale), soupçonné d'avoir été le point de départ de la fronde.

"_Si elle avait abouti, cette tentative aurait eu des conséquences destructrices pour l'armée, les forces régulières et le pay_s", a-t-il déclaré, s'adressant aux soldats.

Deux ans après la chute de l’ex-président Omar el-Béchir, les soudanais rêvent pourtant de démocratie. Même si le chemin vers cet idéal n’est pas sans altérités.

"Aujourd'hui, nous nous sommes réveillés au son de la musique militaire à la radio et à la télévision. Nous avons été surpris par l'action d'un groupe de soldats cherchant à prendre le pouvoir. En tant que citoyen soudanais, je rejette totalement cette voie. Nous recherchons la démocratie et une transformation démocratique, car le pays est maintenant dans un état de stabilité.", a déclaré Al-Tayeb Abaidi, citoyen soudanais.

Une stabilité de façade pour beaucoup. Des contradictions entre autorités civiles et militaires et l’effondrement du tissu économique entre autres ne tiennent pas les promesses de la révolution qui a permis de chasser le président de longue date Omar el-Béchir du pouvoir. Des ingrédients d’un cocktail explosif latent.

" Au regard de la situation économique du pays, de l'effondrement actuel et du chaos sécuritaire, voir quelqu'un annoncer prendre le contrôle du pays au nom d'une tribu alors que le gouvernement ne peut rien faire, rend sceptique le citoyen.", explique Abdel Hafez Al-Safi, un jeune soudanais.

Condamnations

Les Etats-Unis ont condamné la tentative de putsch en dénonçant les "actes anti-démocratiques" et en mettant en garde contre "toute ingérence extérieure", tandis que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a alerté contre tout ce qui saperait la "transition politique" au Soudan.

Pour sa part, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a encouragé tous les acteurs à "se tenir fermement aux côtés des autorités légales de la transition".

Cette tentative n'est pas la première à viser le gouvernement de transition formé après l'éviction en avril 2019 d'Omar el-Béchir, renversé après 30 ans de règne sans partage.

Le dernier putsch en date -- un coup d'Etat militaire avec le soutien des islamistes -- avait porté el- Béchir au pouvoir en 1989. Emprisonné à Khartoum depuis sa destitution, ce dernier est actuellement jugé pour sa participation à ce même coup d'Etat. L'ancien dirigeant est également réclamé par la Cour pénale internationale pour "génocide" et crimes contre l'humanité lors du conflit au Darfour.

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