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Tunisie : des migrants et des passeurs se confient

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AFP

Migrants africains

Ce sont des scènes devenues banales. Des migrants, dans un bateau de fortune, tentant de rejoindre les côtes européennes, comme ici sur l’île italienne de Lampedusa. Dans ce centre de détention, cette migrante ivoirienne raconte son voyage au bout de l’enfer.

De l’autre côté de la Méditerranée, comme ici en Tunisie, la motivation première des passeurs est bien évidemment l’argent. Mais l’indifférence avec laquelle certains d’entre eux racontent leur quotidien, fait froid dans le dos.

"C'était si difficile, pendant deux jours, nous n'avons eu ni eau ni nourriture, et il y avait une femme enceinte avec nous. C'était si difficile. Le moteur est tombé en panne et nous avons dû demander de l'aide à des pêcheurs qui ont appelé à l'aide."

"Être un homme riche, c’est facile ici et vous pouvez devenir riche du jour au lendemain ; vous avez juste besoin de prendre autant de personnes que vous le pouvez et ne vous souciez pas de leur mort. S'ils meurent, vous pouvez prendre votre bateau privé et quitter le pays."

"J'ai mes propres routes en mer qui sont très difficiles à naviguer pour les garde-côtes. Leurs moteurs ne peuvent pas se déplacer dans les eaux peu profondes, mais nous le pouvons. Maintenant, les garde-côtes s'améliorent et ils utilisent des hélicoptères, mais ils ne peuvent rien contre nous. Un jour, je me suis fait prendre avec 21 migrants. J'ai versé du carburant sur leur bateau et mon bateau et j'ai pris un briquet et je les ai menacés, ils avaient peur de ce que je pouvais faire, et m'ont laissé partir", explique Ali, un autre passeur.

Et puis au milieu de ces témoignages froids, il y a l’humanité. Celle dont font preuve ceux qui enterrent ces corps anonymes. Un moyen de leur rendre leur dignité.

"Parfois, nous avons vu des femmes et des enfants. Je me souviens d'une époque où nous avons trouvé deux corps échoués : une femme et un bébé. Elle le serrait dans ses bras alors nous les avons enterrés l'un à côté de l'autre. Nous ne pouvions pas les séparer ", explique Chamseddine Marzoug.

Depuis le début de l'année 2021, près d’un millier de migrants sont morts ou ont disparus en tentant de traverser la Méditerranée, selon les dernières statistiques de l'Organisation internationale des migrations.