Burundi : pénurie de carburant, le gouvernement temporise

À Bujumbura, une pénurie du carburant se fait à nouveau sentir. Plusieurs stations-services sont à sec. Certaines n’ont aucune goûte pour servir leurs clients. Des consommateurs tournent dans la ville pour faire le plein. Sidérés, ils ne savent pas sur quel pied danser. Réticents à parler à visage découvert, ils disent que cela entraîne une double perte.

"Je suis très fatigué. Pour avoir quelques litres, je viens de passer dans cinq stations. C'est vraiment difficile. Il faut qu'on trouve une solution durable à cette question de carburant. Ce qui est très frustrant, c'est qu'on est obligé de gaspiller du carburant pour chercher du carburant", dit un habitant du nord de Bujumbura.

Les conséquences sont déjà visibles dans les transports en commun, surtout le soir et aux heures de pointe. Cette situation inquiète aussi l’association qui milite pour les droits des consommateurs (ABUCO).

"Le carburant a un rôle prépondérant dans la vie de tout le pays. Cela a une incidence dans pas mal de domaines. Nous avons cette inquiétude qu’avec cette carence, les prix de tous les produits flambent", dit le président de l'ABUCO, Pierre Nduwayo.

- De son côté, le gouvernement temporise -

"La quantité de carburant des produits pétroliers dans les stocks, les importations en cours, les produits en commande, sont suffisants au niveau national. L’apparente pénurie qui s’observe sur le territoire résulte de quelques défaillances dans le circuit d’approvisionnement", assure Leonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l'Hydraulique, de l'Energie et des Mines".

À Bujumbura, un litre d’essence est fixé, aujourd’hui, à 1,02 euros contre 0,92 euros en 2019. Le prix n’a cessé de monter depuis les années 1996.