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RDC : les conservationnistes décrient la "libéralisation du braconnage"

RDC : les conservationnistes décrient la "libéralisation du braconnage"
Une femelle éléphant récupère d'un sédatif qui lui a été administré pour permettre aux conservationnistes de poser un collier GPS dans le parc national de la Garamba   -  
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TONY KARUMBA/AFP or licensors

République démocratique du Congo

L'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a appelé jeudi le gouvernement à annuler une décision autorisant le braconnage en République démocratique du Congo (RDC) et compromettant ses efforts pour protéger les espèces en danger.

Une décision conjointe des ministres congolais de l'Environnement et des Finances de juillet 2020 avait autorisé l'abattage, la détention et la vente d'espèces protégées en RDC contre le paiement d'une taxe, libéralisant de fait le braconnage dans le pays. "L'ICCN demande l'annulation de cet arrêté (...) parce qu'avec cette mesure de maximisation des recettes, l'ICCN ne peut plus faire le travail de conservation des espèces en danger de disparition", a déclaré son directeur général, Cosma Wilungula, lors d'une conférence de presse.

"Aujourd'hui, l'ICCN ne peut pas arrêter une personne pour détention illégale d'ivoire ou de peaux d'okapi (...) il n'y a plus de trafic illégal d'espèces protégées" en RDC, a regretté Cosma Wilungula"Les 32 millions de dollars américains consacrés chaque année à la conservation n'ont plus de raisons d'être libérés par les bailleurs de fonds pour servir à la protection des aires protégées et des espèces en danger", a-t-il ajouté.

Selon cette décision publiée dans le journal officiel en février, il est désormais possible d'abattre un éléphant de forêt à condition de verser 2 885 dollars à l'État, et 1 860 dollars pour le détenir. De même, capturer un gorille des montagnes coûtera 1 545 dollars, et le tuer, le manger ou le vendre, quelque 1 925 dollars.

Selon Cosma Wilungula, une telle règlementation encourage le braconnage, alors que sur le marché local, 1 kilo d'ivoire se vend 600 dollars, un bébé gorille se négocie à 100 000 dollars, une peau d'okapi ou de léopard à 40 000 dollars. D'autres espèces sont aussi concernées par cette libéralisation, notamment la baleine, bien que n'existant pas dans les eaux congolaises, a-t-il précisé.

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