Nigéria
Au Nigeria, le calvaire se poursuit pour les parents des élèves kidnappés du lycée Bethel. Le 5 juillet dernier, des hommes armés ont envahi les dortoirs de cet établissement de Chikun, dans l’Etat de Kaduna. Une vingtaine d’élèves et une enseignante ont été retrouvés par les forces de sécurité, mais au moins 119 pensionnaires sont toujours portés manquants.
L'attaque a dévasté les parents de ce lycée chrétien qui y attendent désespérément le retour de leurs enfants en priant chaque jour de longues heures et en organisant des veillées. Les écoliers dormaient lorsque des hommes lourdement armés ont maîtrisé les gardes de sécurité et sont entrés dans l'enceinte du lycée en ouvrant le feu au hasard.
Comme dans la plupart des dernières attaques, les ravisseurs ont agi la nuit, et forcé les enfants à les suivre à pied dans l'obscurité jusque dans les forêts avoisinantes. "La nuit dernière, je n’ai même pas pu dormir quand il pleuvait. J'imaginais que la pluie tombait sur sa tête. Elle est allergique au froid. J'imaginais comment elle se sentait en ce moment. Je me dis que j'ai froid et que je dois utiliser une couverture. Comment fait-elle pour se couvrir ?", déclare Hassana Ayuba, mère d'un enfant enlevé.
Depuis les filles de Chibok en 2014, les rapts se multiplient dans le nord-ouest du Nigeria. Près de 1 000 écoliers ont été enlevés depuis décembre dernier. La plupart ont été libérés après des négociations mais beaucoup d'entre-eux restent entre les mains de leurs ravisseurs."Qu'on adopte une loi qui arrête complètement les enlèvements d'enfants au Nigeria. Je suis une mère. Je ne voudrais pas que quelqu'un m'enlève mon enfant pour un seul jour. Imaginez le traumatisme que subissent les parents depuis lundi de la semaine dernier", souligne Hassana Ayuba.
Les forces de sécurité ont ordre de tout faire pour libérer les élèves. Le président Muhammadu Buhari est décrié alors que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader.Des bandes criminelles terrorisent le nord-ouest et le centre du Nigeria, pillant des villages et volant du bétail. "Je suis très inquiet, à tel point que parfois les mots me manquent pour m'exprimer. Je tiens à dire que le gouvernement du Nigéria a promis de protéger les vies et les biens. Nous pouvons peut-être dire qu'ils nous ont laissé tomber", avance Wobia Jibrailu Ibrahim, père d'un enfant enlevé.
Le gouverneur de l'Etat de Kaduna est également pointé du doigt pour son refus de négocier avec les ravisseurs. Désespérés et impuissants, les parents du lycée Bethel ne savent plus à quel saint se vouer.
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