Nigéria
L'équipe olympique de basket du Nigeria a frappé fort ces derniers jours alors qu'elle prépare les JO de Tokyo. Elle a remporté deux rencontres de prestige face aux Etats-Unis puis à l'Argentine.
Emmenés par le meneur des Miami Heat, Gabe Vincent, les D'Tigers sont devenus samedi à Las Vegas, la toute première équipe africaine à dominer l'invincible Team USA (90-87).
Lundi soir, les Nigérians ont remis ça en corrigeant les vice-champions du monde argentins (94-71), là aussi une première pour une nation du continent.
Deux succès qui confortent le travail de l’entraîneur Mike Brown, en poste depuis février 2020 :
"Je suis passionné par ce projet ! Cela m'a apporté jusqu'ici plus d'excitation que n'importe quel autre poste que j'ai pu occuper dans ma carrière. Même si nous n'avons encore rien gagné, le niveau d'excitation, la passion que je ressens, la possibilité, à mon avis, d'aider à élever non seulement le pays, le Nigeria, mais aussi, je l'espère, le continent africain, est un sentiment incroyable, difficile à décrire.''
Américain d'origine nigériane, Mike Brown possède une sacrée carte de visite. Pour son premier poste de numéro 1 en NBA, il emmène les Cavaliers de Cleveland en finale nationale dès sa deuxième saison (face aux Spurs en 2007). En 2011, il succède au légendaire Phil Jackson sur le banc des Lakers. Depuis 2016, Brown a pris du recul et occupe un rôle d'adjoint de Steve Kerr chez les Warriors, en parallèle de son aventure nigériane.
Une équipe de binationaux aux valeurs africaines
A la tête des D'Tigers, il s'appuie sur une majorité de joueurs qui, comme lui, sont nés aux Etats-Unis de parents nigérians. 11 de ses 15 pré-sélectionnés pour les Jeux sont nés entre New York et Los Angeles. Seuls Precious Achiuwa (Miami Heat), Josh Okogie (Minnesota Timberwolves) et Chima Moneke (Orléans, France) sont nés entre Lagos et Port Harcourt**.**
Et encore, Okogie a traversé l'Atlantique à 3 ans quand Achiuwa rejoignait le Bronx à 8 ans. Quant à Moneke, fils de diplomates nigérians, il a quitté Abuja à deux ans pour l'Australie, puis la Turquie, puis la Suisse.
Une binationalité assumée par la sélection nigériane. Africains ou Afro-américains, pas de différences pour Mike Brown mais des valeurs ancestrales à respecter.
"Tant que vous vous comportez comme vos parents et vos grands-parents vous ont éduqués, tant que vous vous défoulez sur le terrain, alors ça me va. Parce que tous ces gars, d'après ce que j'ai pu voir en leur parlant, ont été élevés dans des foyers à la "nigériane". Ils comprennent tous très, très bien quelles sont leurs racines. Ils sont tous passionnés par leurs origines, par le passé de leurs parents et de leurs ancêtres."
A Tokyo, pour un sacre historique
Avec ces deux succès historiques et alors qu'il ne participera qu'à ses troisièmes Jeux, le Nigéria se positionne comme un candidat plausible à une médaille d'or olympique. Un bond dans la hiérarchie internationale qui a déjà valeur de récompense pour Mike Brown :
"Nos performances peuvent faire grandir beaucoup de monde, pas seulement au Nigéria, mais sur tout le continent africain. Vous savez, il y a beaucoup de Noirs dans le monde, surtout avec la diaspora, qui s'identifient au continent africain. Et donc, cela peut aider à connecter, fédérer, rendre fière toute une communauté ."
Aux Jeux de Tokyo, le Nigéria se retrouve dans le groupe B et affrontera l’Australie, l’Allemagne et l’Italie.
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