République démocratique du Congo
Le président Félix Tshisekedi a défendu jeudi l'état de siège et encouragé les habitants de Beni à "collaborer" avec les forces de sécurité pour venir à bout d'un groupe armé qui a tué des centaines de civils dans ce territoire de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le président Tshisekedi est en visite depuis samedi dans la province du Nord-Kivu, qu'il a placée, comme l'Ituri voisine, en état de siège pour donner à l'armée les moyens de lutter contre les groupes rebelles en remplaçant les autorités civiles.
"Cette militarisation de la région, c'est un mal pour un bien. Le but recherché par cet état de siège, c'est votre sécurité", a déclaré Félix Tshisekedi. Il avait indiqué dimanche à Goma que cet état de siège en vigueur depuis le 6 mai n'était pas limité dans le temps. "Je vous demande de collaborer avec l'armée et la police ici à Beni. Ne doutez pas d'elles, ne vous méfiez pas d'elles", a-t-il ajouté lors d'un échange avec les représentants de la population.
Frontalier de l'Ouganda, le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, vit sous la menace des Forces démocratiques alliées (ADF). Ce groupe armé d'origine ougandaise est accusé d'avoir massacré près de 1 200 civils rien que depuis novembre 2019.
Opérations militaires
"Ce n'est pas une guerre classique, l'ennemi est sournois", a commenté le président au sujet des ADF qui vivent repliés dans la jungle et la forêt, lançant des attaques nocturnes contre des villageois et des paysans démunis. "Nous utiliserons tout ce qu'il faut comme moyens pour éradiquer ce cancer", a-t-il dit. "Nos forces armées vont monter en puissance de plus en plus dans les jours à venir", a-t-il promis, alors que des opérations militaires sont supposées avoir lieu depuis novembre 2019 contre les ADF.
Outre les ADF, quelque 120 groupes armés de taille diverse ont été répertoriés dans l'Est de la RDC, d'après le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST). Félix Tshisekedi a répété qu'il souhaitait la démobilisation des miliciens congolais enrôlés dans ces groupes armés, souvent faute d'autre source de revenus. "Nous disposons d'un montant de 50 millions de dollars de la Banque mondiale pour mettre en place cette politique", a indiqué le chef de l’État.
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