Maroc
Le Maroc a lancé mardi le grand plan annuel de transit estival de sa diaspora avec un dispositif excluant toute liaison maritime via l'Espagne, assorti de rabais sur les liaisons aériennes afin d'amortir la différence de coût pour les voyageurs.
Sur fond de crise diplomatique majeure entre Rabat et Madrid, l'édition 2021 de cette opération, que la presse marocaine présente comme "un des plus grands mouvements de personnes sur le continent européen", exclut tous les ports espagnols, dont Algésiras situé à moins d'une heure de traversée de Tanger.
Les seules liaisons maritimes prévues partent de France (Sète, Marseille), d'Italie (Genes) ou du Portugal (Portimao), avec un total de 650 000 passagers et 180 000 véhicules attendus entre le 15 juin et le 15 septembre - soit quatre fois moins que d'habitude -, selon les chiffres du ministère marocain des Transports. La diaspora marocaine a accueilli ce dispositif avec une immense déception, en déplorant des coûts bien plus importants et des temps de traversée plus longs, selon la presse locale.
Tarifs à la baisse
Face à la grogne, le roi Mohamed VI a ordonné lundi aux acteurs locaux du transport aérien et maritime de "pratiquer des prix raisonnables". La compagnie nationale aérienne Royal Air Maroc (RAM) a publié dans la foulée des tarifs à la baisse sur toutes ses destinations pour les 2,5 millions de sièges proposés cet été.
L'attente de la diaspora est d'autant plus grande qu'en 2020, les voyages ont été limités du fait de la pandémie. Moins de 50 000 passagers et 22 000 véhicules avaient été transbordés pendant l'été, selon les chiffres officiels.
En 2019, environ trois des cinq millions des Marocains expatriés en Europe étaient revenus dans leur pays natal l'été, en traversant l'Espagne puis le détroit de Gibraltar.Contacté par l'AFP, le ministère marocain des Affaires étrangères n'a pas souhaité préciser si la situation politique ou sanitaire avait motivé le plan.
Exclusion de l'Espagne
L'exclusion de l'Espagne du dispositif représente des pertes de l'ordre de 450 et 500 millions d'euros, uniquement pour les compagnies de ferry assurant la traversée, selon un calcul de la compagnie FRS Iberia. Elle met aussi en péril plusieurs milliers d'emplois, notamment saisonniers, dans la région du port d'Algésiras.
L'arrivée, mi-mai, de près de 10 000 migrants à Ceuta à la faveur d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain a marqué le point culminant d'une crise majeure entre Rabat et Madrid provoquée par l'hospitalisation en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, considéré par le Maroc comme un "criminel de guerre".
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