Soudan
Le Soudan s'est dit prêt lundi à un accord "intermédiaire" sous conditions, dont la tenue de nouvelles négociations sur le barrage controversé construit par l'Ethiopie en amont du Nil, a annoncé le ministre de l'Irrigation.
"Etant donné les contraintes de temps, le Soudan va accepter un accord intermédiaire sous certaines conditions dont la signature de tous les points sur lesquels les parties se sont déjà mises d'accord", a dit le ministre Yasser Abbas lors d'une conférence de presse à Khartoum.
"Il doit aussi y avoir des garanties que les négociations vont continuer (...) et que ces pourparlers seront tenus selon un calendrier établi", a-t-il ajouté.
En aval du fleuve, l'Egypte et le Soudan réclament un accord avec Addis Abeba sur le remplissage du réservoir du barrage géant sur le Nil Bleu, dont la construction a commencé en 2011.
Ces déclarations interviennent alors que l'Ethiopie, qui a dit avoir opéré la première phase de remplissage à l'été 2020, a annoncé récemment qu'elle procéderait à la seconde phase avec ou sans accord.
Le Soudan espère que le barrage va réguler ses crues annuelles, mais craint des effets néfastes si aucun accord n'est trouvé pour le processus de remplissage.
L'Egypte, qui dépend du fleuve à 97% pour son approvisionnement en eau, voit ce barrage comme une menace pour ses ressources en eau. Le Caire a multiplié, avec Khartoum, les mises en garde contre l'Ethiopie
L'Ethiopie affirme que ce barrage de la Renaissance (GERD) est vital pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d'habitants.
Selon M. Abbas, les trois pays ont déjà "atteint un consensus" sur la plupart des sujets techniques, mais sans pouvoir parvenir à un accord contraignant.
Il a toutefois noté l'absence de développement dans les échanges entre les trois capitales depuis les pourparlers d'avril sous la houlette de l'Union africaine.
Parallèlement, des dizaines de manifestants soudanais se sont rassemblés lundi à Khartoum devant l'ambassade italienne pour protester contre le rôle de l'entreprise italienne Salini Impregilo dans la construction du barrage.
"Nous voulions exprimer notre rejet du rôle de la compagnie", a dit à l'AFP l'un des manifestants Walid Ali, affirmant que les études sur la sécurité du barrage n'étaient "pas suffisantes".
La semaine dernière, les ministres de Affaires étrangères et de l'Irrigation de l'Egypte et du Soudan se sont réunis à Khartoum pour "coordonner les efforts (...) afin de faire pression sur l'Ethiopie pour un négocier sérieusement un accord".
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